Les travaux du deuxième congrès euro-maghrébin d'asthmologie, d'allergologie et d'immunologie ont pris fin hier, à l'hôtel El Aurassi, à Alger. Les participants ont, durant deux journées, axé le débat sur toutes les questions liées aux maladies respiratoires. La prévention et le traitement ont été longuement évoqué. A ce titre, une série de recommandations a été adoptée en rapport avec les thèmes principaux de ce séminaire euro-maghrébin, dont l'impact de l'environnement et de la pollution sur la santé de l'homme. Un aspect pour lequel il est recommandé le contrôle effectif et technique des véhicules pour arriver à la diminution de la pollution au niveau des grandes villes. Comme il a été question de lancer des études épidémiologiques pour prouver et démontrer les effets des polluants comme éléments aggravants des maladies allergologiques, l'asthme, la rhinite qui touchent beaucoup de personnes jeunes. Il a été aussi retenu la mise en place d'une cellule euro-maghrébine multidisciplinaire pour une meilleure étude dans ce domaine et pour prévenir les risques. Quant aux nouvelles techniques de l'information et de la communication en matière de santé, les spécialistes ont plaidé pour la création d'un centre pilote hospitalo-universitaire à Beni Messous, à Alger, et à Oran, avec lesquels il sera assuré une connexion avec les villes du sud du pays. A propos du second thème important de ce congrès, à savoir l'allergie au latex, les participants ont souligné la nécessité de former plus de médecins anesthésistes et réanimateurs pour une meilleure prévention et prise en charge des malades. Les résultats d'une étude réalisée l'année dernière par l'APC d'Alger, en collaboration avec le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement et une équipe du Centre européen médical bioclimatique de recherche et d'enseignement universitaire en France, sur les allergènes dans la ville d'Alger ont été rendus publics. Cette étude, qui s'est basée sur un certains nombres de prélèvements d'acariens et de pollens, a permis, selon les spécialistes, de déceler d'importants taux de moisissures et d'acariens dans les habitations. Ainsi, il a été relevé, selon les résultats de cette étude, que les habitations de la ville d'Alger sont infestées d'acariens, de moisissures, de poussières des matelas, de quantités importantes de colonies bactériennes et d'endotoxines. C'est ce qui explique, selon les médecins, l'augmentation du nombre d'asthmatiques et d'allergiques à Alger. Ils ont attiré l'attention sur les risques provoqués par le phénomène de la pollution produite par les oxydes d'azote qui proviennent surtout des combustions émanant des centrales énergétiques et des véhicules. Le professeur Douagui, chef de service d'allergologie au CHU de Beni Messous, qui a dirigé cette étude, a souligné, lors dans son intervention, l'impact de l'environnement sur la santé des Algériens et a indiqué que 4% de la population en Algérie sont asthmatiques, 3,3% en Tunisie et 4,6% en France, en raison, a-t-il dit, du haut degré de pollution et d'autres facteurs.