Une nouvelle vision de gestion des enceintes portuaires, notamment par l'entremise de la création de nouvelles entités de gestion des ports de pêche, a été initiée en début d'année par le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, et ce dans le cadre de la restructuration et de la mise en conformité des enceintes portuaires aux exigences de l'ISM code maritime. En effet, en application des différents séminaires d'explication et de vulgarisation, notamment celui organisé par la SOGEPORTS à Oran au mois de juillet 2004 en présence des responsables des dix entreprises portuaires du pays, autour de la mise en place des modalités pratiques de scission et du transfert des activités de pêche pour la création d'entités économiques autonomes appelées pour la circonstance entreprises de gestion des ports de pêche (EGPP), les premiers mécanismes de création ont été enclenchés au niveau de la pêcherie d'Arzew. Cette nouvelle entreprise placée sous la responsabilité d'un cadre gestionnaire, a pour première mission le contrôle des activités de la pêcherie. L'accès à la pêcherie, la facturation et la taxation des prises de poisson avant sa commercialisation, la perception des droits de quai, la régulation des transactions commerciales entre mandataires et pêcheurs, le respect d'hygiène de la structure portuaire et enfin l'octroi des autorisations de commercialisation de poissons sont, entre autres, les prérogatives de cette nouvelle structure. A titre indicatif, le port d'Arzew représente à lui seul 70% des exportations nationales en hydrocarbures. Un port spécialisé C'est un port spécialisé dont le chiffre d'affaires annuel avoisine les 5 milliards de dinars et dont la pêcherie se trouve au cœur même de sa structure. A ce propos, l'on saura qu'un projet de délocalisation, vers la crête de Cap Carbon, existe depuis des années mais il reste relégué aux calendes grecques. Par ailleurs, l'EGPP est également chargée de la régulation de l'activité de pêche en milieu marin, notamment en ce qui concerne la lutte contre la pêche intensive, l'utilisation d'explosifs en milieu marin, l'interdiction de la pêche de certaines espèces aquatiques en voie de disparition ou durant les périodes de reproduction de certains poissons. Cette nouvelle structure prend également sur elle la lutte contre la pollution marine, notamment par les rejets ménagers et industriels sans traitement préalable. Dans ce contexte, il convient de signaler, pour ce qui est de la ville d'Arzew, qu'au rythme actuel des prises, la surcapacité des flottes et la dégradation des ressources halieutiques constituent une préoccupation dont l'enjeu est tout simplement la survie. Celle des poissons, et surtout celle des pêcheurs. La baisse fulgurante de la production, qui est passée de 11 396 tonnes en 1988 pour 47 unités de pêche à 3 239 tonnes en 1998, pour finalement passer en 2 000, avec 84 unités de pêche, à 5 061 tonnes, découle incontestablement des effets de la pollution accrue du milieu marin. Les conséquences directes ou indirectes de la pollution et de la dégradation de l'environnement sont nombreuses. Le secteur de la pêche semble le plus menacé par ce phénomène qui prend de l'ampleur. La baisse de production représente près des trois-quarts en une décennie, ce qui reflète l'importance de la détérioration du milieu marin par les rejets intempestifs des agents polluants provenant de tout le littoral. Quotidiennement, plus de 100 000 m3/jour d'eaux usées (ménagères et industrielles) sont déversées directement dans la mer sans aucun traitement préalable. S'ajoutent à cela les rejets industriels qui proviennent de la zone industrielle, avoisinant les 3 000 m3/jour et contenant les résidus pétrochimiques. Les côtes et les eaux marines de la région sont constamment agressées par des agents polluants de tous genres. Les conséquences de telles pratiques sont durement ressenties du fait de la multiplication anormale des algues et de la rareté des poissons.