Avec près de 25 km de côte, le tourisme est la principale ressource de la commune d'Azzefoun, riche d'un important patrimoine naturel, historique et culturel. Avec la balade au départ d'Aït Rhouna, les randonneurs pourront s'offrir des découvertes sur la plage, profitant des panoramas divers et variés. En poursuivant le long du littoral vers l'est, nous passons par Mlatha, profitant ainsi de la richesse de cette terre de vignes qui retrouve peu à peu sa vocation. En arrivant à l'ex-port Gueydon, on ne peut manquer les beaux reliefs rocheux qui reflètent leur masse dans les eaux de cette baie de la Méditerranée, à quelques mètres du bord de la mer. Ce sont les premiers endroits où l'on verra des autocars déverser leurs touristes et vacanciers, venus des quatre coins du pays qui s'égayeront dans la rue du front de mer et les nombreuses boutiques de cette ville qui compte seulement 5000 habitants. Des promoteurs qui se laissent bercer par la mélodie des vagues et demeurent également sensibles au raffinement des hôtels particuliers de la cité. Tout au sommet de la ville, entre tous ces hameaux, les plus oubliés de l'Algérie, se trouve Taddart Ouzeffoun aux ruines romaines qu'on peut visiter au crépuscule pour profiter du panorama et admirer des dizaines de kilomètres de la côte Ibahriane où l'on peut aussi apercevoir les barques colorées des pêcheurs rentrant au port. En quittant la ville vers l'est, se trouve Sidi El Korchi, juste après le port de pêche. Un lieu de culte, mais surtout l'endroit où les amateurs de la plongée sous-marine trouvent la tranquillité pour pêcher le mérou. En poursuivant notre périple, plus loin encore, nous arrivons à Sidi Khelifa où l'une des plus belles et propres rivières de la Kabylie s'infléchit au milieu des champs en frontière entre les deux communes côtières que compte la daïra d'Azeffoun qui s'échoue dans un grand lac. C'est le premier musée à ciel ouvert qui nous accueille dans la commune d'Aït Chafaâ, 8 km de côte exceptionnelle, et plusieurs hectares de forêt. On aperçoit les villages tout entiers perchés et éparpillés sur les montagnes, tournées vers la mer, d'où les habitants émigrent aujourd'hui vers les plaines qui côtoient les vagues pour offrir leurs bras en cultivant la terre. C'est la région natale de l'écrivain Tahar Djaout aux paysages fantastiques qui séduiront les amoureux des pique-nique et les balades gourmandes. Peu après, le pont de Sidi Khelifa, la route nous mène à la plage Le petit paradis qui, fascinante et toute belle avec son sable doré et la multitude d'espèces florales, dont elles est jalonnée, reste le site le plus fréquenté par les estivants. A l'ouverture de la saison estivale dans les deux communes Azeffoun et Aït Chafaâ, on a constaté que rien n'a été fait pour accueillir les estivants, car aucune activité n'a été lancée. Contrairement aux années précédentes, les plages sont restées, jusqu'à ce jour, désertiques. Les gargotiers ne sont toujours pas là et les lampadaires multicolores ne sont pas encore accrochés le long de la route principale sur le front de mer. « La gestion des plages est confiée à la direction du tourisme de la wilaya de Tizi Ouzou, une situation qui plonge toutes les activités dans le gel jusqu'à l'heure actuelle », signale M. Sadou, président de la commission sociale de l'APC d'Azeffoun. Effectivement, la situation demeure bloquée. « La wilaya est en train de préparer un cahier des charges pour la concession des plages à des professionnels du tourisme, sauf qu'il n'est pas encore prêt », ajoute notre interlocuteur pour souligner le retard flagrant des services de la wilaya. Notons qu'avant, l'APC autorisait des jeunes chômeurs à des activités commerciales sur le front de mer, et maintenant vu que la direction du commerce exige que tous ceux qui désirent exercer ce genre d'activité doivent être munis d'un registre du commerce, la situation demeure sans issue. En conséquence, pour la plage Le Petit paradis dans la commune, des jeunes ont squatté les lieux anarchiquement. La commune d'Azeffoun sombre dans le chaos, seule la plage du Caroubier, située à un kilomètre à l'ouest de la ville, est autorisée à la baignade par la commission de wilaya. Notons que la plage du centre-ville est jugée interdite à la baignade vu les quantités d'eaux usées qui sont déversées au beau milieu de la plage. Quant aux autres sites, à l'image d'Aït Rhouna et Sidi Khelifa, ils ne sont surveillés que par la Protection civile, étant donné que les plages sont profondes et dangereuses. Pour une commune côtière, comme Azeffoun d'une superficie de 126,66 km2 et ayant une côte de 13 km, les choses tournent mal puisque jusqu'à présent, rien n'est décidé concernant la préparation de la saison estivale. « L'APC est dépouillée de toutes ses prérogatives, même la gestion de nos plages. Avec l'asphyxie financière, on ne peut même pas assurer l'éclairage public au niveau de la route principale sur le front de mer », déclare M. Sadou. Les 70% de chômeurs, que compte cette commune, qui attendent comme chaque année l'arrivée de cette période qui représente leur seul gagne-pain, risquent de ne pas étancher leur soif. Les Azeffounais, fidèles à leur « mer-mère », sont mobilisés pour accueillir les milliers d'estivants qui se rendront prochainement dans cette région côtière de la Kabylie. Djamel, un jeune restaurateur sur le front de mer, nous déclare avant de quitter Azeffoun : « Dans la limpidité du soleil et de la mer, l'ex-port Gueydon, réserve, malgré tout, à tous ceux qui ont un vieux rêve de passer une semaine ou un mois au bord de la Méditerranée des vacances pleines de passion. »