A l'occasion de la présentation de l'ouvrage collectif Territoire Méditerranée (éditions Labor et Fides, Genève 2005), les éditions Barzakh, en partenariat avec Prohelvetia, une fondation culturelle suisse, ont organisé hier, à la salle Frantz Fanon, à Riadh El Feth, Alger, une rencontre avec des artistes, des journalistes et des écrivains suisses, libanais et algériens. Cette manifestation a débuté avec une projection de photos sur Beyrouth avant, pendant et après la guerre civile qui a éclaté en 1975. Intitulée Performance, elle met en lumière des lieux de culture et publics ravagés par la guerre ainsi que les réalisations qui suivirent cette tragédie. Lesquelles consistent en la reconstruction du pays. Ainsi défilent les images de Beyrouth du dialogue des ruines, des pierres et mémoire et de la mémoire des pierres et par les pierres. Images commentées à partir de la salle par Pierre Hage Boutros et Rana Haddad. Suit une table ronde sur le thème « Quelle place pour le dialogue interculturel : l'art et le travail de deuil ? ». Dans son intervention, le journaliste libanais a mis l'accent sur la situation des sociétés d'après-guerre, à l'exemple de l'Algérie et du Liban, et le rôle de l'intellectuel et de l'artiste dans la gestion de l'après-crise. « Les sociétés algériennes et libanaises ont connu la guerre. Et se retrouvent à la fin de leur tragédie en face de problèmes ayant trait à leurs identité, spécificités et culture. Entre-temps, nous sommes confrontés à un autre défi. Il consiste à concilier la gestion de nos problèmes avec les contraintes et les exigences de la mondialisation. Sachant que si nous restons en marge de cet évènement, nous serons exploités sans pouvoir pour autant réagir », explique-t-il. D'où le risque de disparaître. De son côté, Mme Caroline Couteau, éditrice de la collection Terre promise, est intervenue sur les textes écrits à la première personne du singulier « je », comme les récits, témoignages et autobiographies. « J'ai choisi d'éditer ces textes car ils reflètent une littérature plus incarnée. Elle est aussi intime. Qui sommes-nous pour dire ce qu'on doit dire ? Chacun voit le monde à sa manière car il est éduqué dans un environnement bien déterminé. Quand on lit ce genre de textes, on comprend comment l'autre pense et sent », indique-t-elle. Notons que cette manifestation se poursuivra demain au Théâtre régional de Béjaïa (TRB) et samedi prochain à la Bibliothèque nationale d'Algérie (BNA) à Alger.