Oran reste encore à la traîne dans le classement des établissements touristiques. Sur les 113 établissements hôteliers que compte la deuxième ville du pays, « 70% sont vétustes et ne répondent pas aux normes. » Tel est le constat partagé par beaucoup de professionnels pour qui « les soi-disant complexes 5 étoiles ne sont en fait que de petites auberges. » A 30 kilomètres à l'ouest d'Oran, ce début d'été est tout timide au complexe touristique des Andalouses. L'atmosphère est humide mais agréablement rafraîchie par les vents marins. Trente ans après sa création, ce complexe 4 étoiles renoue avec un argument indémodable : les bungalows blancs immaculés sont perchés et noyés dans la végétation ouverte sur une vue imprenable sur la grande plage, l'une des plus belles de la côte Ouest. Les chambres, suites et villas abritent un mobilier coloré car nouvellement rénové. Mais cet établissement qui demeure une entreprise publique, est l'arbre qui cache la forêt. Car la ville qui attend avec impatience l'ouverture du Sheraton et du Royal, traîne depuis des lustres la réputation de ville sans infrastructures digne de son rang de deuxième ville du pays. Des infrastructures désuètes « Le Bel air, par exemple, un établissement classé 4 étoiles, n'offre en réalité qu'une prestation très moyenne, comparativement aux prix pratiqués », selon Christian, un journaliste français ayant séjourné pour les besoins d'un reportage. Outre deux établissements publics, (Grand Hôtel et les Andalouses) et deux autres privés (Timgad et Adef), qui sont classés 5 étoiles, ainsi que l'hôtel Shems, le Phoenix et Bel air, qui sont de la catégorie 4 étoiles, le reste des hôtels est loin de répondre aux normes, et ce en attendant le classement des hôtels qui devra être bientôt lancé. En attendant les 19 nouveaux hôtels attendus à être réceptionnés prochainement, Oran vit au rythme des offices de tourisme et des agences de voyages qui se disent prêts pour accueillir les visiteurs. Un rituel pour la capitale de l'Ouest qui accueille, outre nos émigrés, quelque 5,5 millions de touristes nationaux par an. La ville veut encore progresser afin de rattraper son retard. Au moment où elle a fait un bond remarquable de 14% par rapport à la saison 2003, en nombre de touristes, les priorités se pointent déjà à l'horizon : « Former des professionnels du tourisme à accueillir, monter des produits spécifiques et adapter des structures pour les publics. » Tels sont les objectifs assignés aux autorités en charge du secteur, soutient un membre de la commission du tourisme à l'assemblée de wilaya. Cet objectif vise à « faire connaître notre patrimoine touristique afin d'attirer davantage d'étrangers. Car le tourisme est l'un des plus grands employeurs de la ville. C'est un moteur pour Oran qu'il faut entretenir », dixit un élu.