Photo : S. Zoheïr De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Il y a quelques jours, le Royal hôtel et le Sheraton hôtel se sont vu réattribuer la note maximale par le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, à l'issue d'un concours national de la qualité qui a engagé quelque 200 établissements touristiques du pays. A ce titre, les deux fleurons touristiques d'Oran devront, comme les cinq autres hôtels «re-classifiés» cinq étoiles, répondre aux normes sous peine de sanctions de la part d'un ministère de tutelle pour le moins sourcilleux et pour lequel rien «n'est acquis ni définitif» : «L'Etat s'engage à garantir le classement, accompagner et soutenir l'hôtelier mais se réserve le droit de sanctionner s'il y a défaillance», avait insisté Cherif Rahamani à l'occasion de la cérémonie de remise des nouvelles décisions de classement. Autrement dit, selon les critères établis par l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), ces établissements de luxe proposent le degré le plus élevé d'équipements et de services et un service personnalisé de haut niveau : «La transparence et la sécurité pour les clients, une excellente réputation auprès des hôtes, un standard reconnu à l'échelle internationale, un taux élevé de pénétration du marché, un développement constant des normes de la classification, le soutien des spécialisations [hôtel wellness, hôtel pour les familles, hôtel d'affaires ...], la promotion et le contrôle de la gestion de la qualité et l'augmentation de la rentabilité des entreprises membres prêtes à faire jouer la concurrence» sont, grosso modo, les critères d'excellence imposés aux hôtels de luxe par l'OMT. A l'évidence, les experts suisses, belges et l'OMT, qui ont labellisé la classification, estiment que le Sheraton et le Royal Hôtel satisfont à ces exigences et méritent leurs cinq étoiles : «Le problème, estime-t-on parmi les opérateurs économiques activant dans l'hôtellerie et le tourisme, n'est pas tant dans ces deux hôtels que dans les autres établissements touristiques [deux ou trois étoiles] qui ne répondent ni au souci de l'hygiène ni à celui de la sécurité et, encore moins, à l'accueil. Et qui continuent, pourtant, de représenter la wilaya auprès des touristes.» Il est vrai que, sur les 67 hôtels classés (sur un parc hôtelier total de 123 hôtels pour 11 000 chambres), beaucoup sont régulièrement dénoncés par les touristes nationaux et étrangers qui passent par Oran : «Il m'est arrivé de descendre dans un hôtel classé quatre étoiles qui, à mon sens, ne mériterait même pas une étoile. C'est juste un lieu de rencontre pour personnes en quête de sensations fortes, qui ne satisfait ni à l'hygiène ni à l'accueil. De toute les manières, le ministère de Cherif Rahmani comme les autorités locales devraient s'intéresser à ces ‘‘petits'' établissements parce qu'ils sont plus abordables que les cinq étoiles et qu'ils sont un peu la façade du tourisme oranais et algérien», témoigne un cadre d'une grande entreprise nationale qui se déplace régulièrement à Oran dans le cadre de son travail : «J'ai eu l'occasion de loger dans des hôtels classés deux étoiles à l'étranger, je vous assure que la qualité est meilleure que dans des quatre étoiles algériens. Si l'on veut booster le tourisme algérien, il ne faut pas se voiler la face, nous sommes loin du compte», conclut-il. De toutes les manières, Cherif Rahmani a reconnu, au cours de l'une de ses interventions, que «seulement 10% des capacités d'hébergement répondent aux normes internationales en Algérie» et que «le point faible du tourisme algérien reste le déficit de la capacité d'hébergement et de la qualité d'accueil». Et si le problème de la capacité d'hébergement est en voie de résolution avec les 350 nouveaux hôtels et sites d'hébergement lancés en Algérie dans le cadre du SDAT, celui de la qualité d'accueil demeure entier, la formation en hôtellerie n'étant pas encore réellement prise en charge.