Les techniques de conduite de ciné-club, l'écriture du scénario, les rudiments du tournage sont des thématiques retenues par les ateliers de formation tenus durant cette troisième édition des Rencontres cinématographiques de Béjaïa. Leurs animateurs bénévoles venus de France grâce aux contacts établis par les deux associations organisatrices, Kaïna Cinéma et Project'Heurts disent se baser sur les attentes exprimées par les stagiaires, durant le précédentes rencontres, pour en définir les contenus. Matthieu Darras est critique de cinéma et représentant de Nisi-Masa, une association européenne constituée en réseau de formateurs issus d'une quinzaine de pays, et qui jusqu'ici ont initié des expériences dans le domaine à travers le cadre européen (concours du meilleur scénario, ateliers d'écritures...). C'est sa première participation aux Rencontres cinématographiques de Béjaïa où il est animateur de l'atelier « Jeune fiction algérienne ». Le cadre réunit 6 jeunes stagiaires retenus sur la base d'une présélection de synopsis préalablement transmis aux encadreurs. « Nous faisons lecture des textes en groupe, menons la discussions, proposons les correctifs, le but étant d'accompagner ces jeunes et d'arriver à l'écriture de six scénarios de courts métrages » explique le jeune formateur qui précise que l'intention n'est pas tant de dispenser des cours en la matière. L'on apprendra par ailleurs que l'atelier de Béjaïa sera suivi d'une session d'échange et de formation via le net, durant les mois de juillet et août prochains, et mettant en présence les mêmes stagiaires et leurs « tuteurs ». Pari sur les jeunes Soit en l'occurrence trois formateurs, jeunes réalisateurs de leur état, issus des trois pays que sont la Turquie, la Hongrie, et l'Espagne. Au final, les six scénarios devront être présentés en lecture publique durant le mois de septembre prochain, à l'occasion d'une rencontre que l'on compte organiser soit à Alger ou à Béjaïa. Enfin questionné sur les constantes éventuelles des contenus des synopsis présentés par les stagiaires, notre interlocuteur trouve que la tendance est fort prononcée pour le besoin de s'exprimer librement. « On retient globalement une certaine propension à dire les choses de manière frontale, souvent au détriment du travail qu'il faut sur la fiction et de la construction de l'intrigue ». Penser en terme d'images, c'est l'autre attitude qui manquerait aux scénaristes en herbe d'après M. Arras. Enfin, l'hôte de Béjaïa trouve exaltant de se retrouver sur un terrain où tout semble à faire et où la demande pour les connaissances dans le domaine s'exprime de manière aussi forte. « Lettres filmées » est l'autre atelier qui attire l'attention. Comme l'indique son intitulé, le cadre investit dans l'initiation via une pédagogie dynamique qui met à contribution directement le support audiovisuel. sept jeunes algériens sont appelés simplement à réaliser des « cartes postales » filmées devant répondre à celles tournées par des jeunes en France, il y a prés d'un mois, en filmant des séquences de leur vécu et de leur environnement. Ce que l'on a commencé à faire depuis le début des rencontres, sous la houlette de Souad Bouhati, réalisatrice. Le rythme de travail qui implique les prises de séquences et le montage, est très prenant et met les stagiaires face à l'outil technique et son terrain d'intervention. L'on souhaite ainsi accélérer l'initiation des jeunes amateurs et la création de liens entre les deux rives de la Méditerranée. Des liens qui ont permis déjà l'envoi de cinq jeunes Algériens en formation dans des festivals français.