La chambre d'accusation près la cour de Tizi Ouzou, qui a statué hier lundi dans l'affaire Allouache, a ordonné le transfert du dossier des deux prévenus au tribunal criminel. Par cette décision, les magistrats ayant examiné le rapport d'instruction confirment les charges qui pèsent sur l'un des deux prévenus, à savoir « incendie volontaire ayant entraîné mort d'homme », alors que le deuxième mis en cause est poursuivi pour « complicité ». Me Hakim Saheb, membre du collectif de la défense des deux prévenus, déclare : « Le traitement du dossier a été expéditif. Nous nous attendions à ce que, au minimum, la chambre d'accusation demande un complément d'enquête. C'est dire que l'affaire n'est pas dénuée d'arrière-pensées politiques. » Pour sa part, le frère de la victime, Rachid Allouache, délégué de la coordination des archs d'Ath Jennad, trouve que « la procédure est normale et que le travail a été fait convenablement par le juge instructeur près le tribunal d'Azazga ». « L'affaire est claire, et la culpabilité des deux prévenus ne souffre aucun doute, me concernant », conclut-il. Les faits de cette affaire remontent à la veille de l'élection présidentielle d'avril dernier, lorsque le jeune Hakim Allouache décède dans l'incendie qui s'est déclaré la nuit et a ravagé son magasin à Fréha, dans lequel il passait toutes ses nuits. Depuis, deux personnes ont été mises sous mandat de dépôt et incarcérées à la maison d'arrêt d'Azazga. Ces deux prévenus qui clament leur innocence sont soutenus par un comité de citoyens qui a tenu plusieurs sit-in en signe de solidarité. Depuis, le dossier a connu un cheminement tumultueux. Fixé pour le 13 juillet dernier, l'examen de cette affaire a été reporté au 26 du même mois, à la demande des avocats de la défense qui ont déposé un mémoire. Ce jour-là, la chambre d'accusation avait tenu son audience et mis sa réponse en délibéré pour hier.