Quatre personnes sont décédées hier à la suite d'une fuite de vapeur dans une centrale nucléaire de l'ouest du Japon, mais les autorités locales assurent qu'il n'y a pas eu de radiations en dehors des installations. Le ministère japonais de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie a indiqué qu'une dizaine de victimes, dont certaines dans un état grave, avaient été hospitalisées après l'accident. C'est le plus grave incident nucléaire qu'a connu l'archipel nippon depuis les bombes d'Hiroshima et Nagazaki. Selon un communiqué de la société électrique du Kansai (KEPCO), qui gère la centrale, l'accident est survenu vers 15 h 28 au moment où le réacteur numéro trois et une turbine ont été automatiquement interrompus en raison d'une alerte d'origine inconnue. De la vapeur s'est alors échappée dans la salle des turbines, blessant les personnes qui s'y trouvaient, selon le communiqué. D'après l'agence de presse Jiji, la température de la vapeur atteignait 200 degrés. Les autorités locales ont annoncé qu'il n'y avait pas de fuites radioactives hors des installations où se trouvent les turbines d'un réacteur de la centrale. La chaîne de télévision NHK a rapporté qu'il n'y avait pas eu de radiations non plus à l'intérieur des installations. « Aucun élément radioactif n'était contenu dans la fuite de vapeur. Nous avons reçu des informations indiquant qu'il n'y avait pas eu de radiations dans l'environnement immédiat de cette fuite », a déclaré un responsable de l'agence de sûreté nucléaire et industrielle lors d'une conférence de presse. Les turbines utilisent de l'eau empruntant des canaux complètement indépendants de l'eau servant au refroidissement des réacteurs, a expliqué ce même responsable. « Il est impossible que l'eau contienne des substances radioactives », a-t-il insisté. « L'incident n'aura aucun effet radioactif sur l'environnement », a affirmé KEPCO. La centrale de Mihima abrite des réacteurs à eau pressurisée d'une capacité de 826 000 kilowatts chacun. Elle se situe à quelque 350 km à l'ouest de Tokyo. Cette centrale, construite en 1970, est la plus ancienne de KEPCO. Le pire accident nucléaire industriel qu'a connu l'archipel a eu lieu en 1999. Une fuite radioactive au centre de retraitement de Tokaïmura, au nord-est de Tokyo, avait tué deux employés et en avait affecté plusieurs centaines d'autres. Cette fuite avait été causée par une erreur humaine. Le Japon dépend de l'énergie nucléaire à hauteur de 30% pour ses besoins en électricité. La ville côtière de Mihama, dans la préfecture de Fukui, abrite en tout trois centrales nucléaires et a, depuis le 14 juillet dernier, autorisé l'installation d'un site d'enfouissement de déchets radioactifs par KEPCO. L'incident d'hier risque de bloquer un projet contesté par le gouvernement de province et par les riverains.