Transmis aux autorités centrales, le dossier du tramway de Constantine, dont l'étude technique confiée au bureau d'études français Ingerop vient d'être achevée, attend désormais son inscription au budget d'Etat et, partant, le coup d'envoi de la phase de réalisation par le biais d'un avis d'appel d'offres national et international qui sera prochainement lancé à ce titre. Mais préalablement, le ministère de tutelle aura à régler un problème de taille. A l'issue de l'étude de faisabilité d'une ligne de tramway à Constantine par les techniciens d'Ingerop, il a été décidé, de faire passer le tramway par le corridor sud, s'étendant de la place des Martyrs vers Boumedous. Pour ce faire, le bureau d'études suggère de délocaliser le siège de la Gendarmerie nationale et celui de la prison du Coudiat, tous deux situés dans le sillage du tramway. Les pouvoirs publics vont-ils donc procéder à la démolition des deux bâtisses conformément aux propositions d'Ingerop ou trouveront-ils une autre variante pour le passage du tramway ? Outre l'embarras que pourrait susciter cette décision chez les autorités, ces dernières doivent également faire face à la grogne que les recommandations du bureau d'études français ont fait naître au sein du mouvement associatif, dont les animateurs se disent décidés à tout mettre en œuvre pour sauvegarder la prison du Coudiat, considérée comme patrimoine historique. Les défenseurs estiment que préserver cette bâtisse est « un devoir de mémoire ». Pour rappel, cet ambitieux projet de doter Constantine d'un tramway devrait voir le jour en 2010. Evaluée à plus de 17 milliards de dinars, la réalisation du corridor Boumedous, s'étalant sur une longueur de 9 km, a pour objectif d'améliorer le transport au centre-ville et de rééquilibrer la répartition des lignes par le biais de 7 stations qui devraient, pour leur part, permettre d'obtenir un meilleur déplacement des quelque 6000 usagers. Les experts estiment, par ailleurs, que les habitants de Constantine atteindront en 2010 environ 1 million d'âmes, en sus d'une augmentation du nombre de la population active et des étudiants, dont le nombre devrait dépasser les 52 000. D'où l'importance de voir aboutir ce projet, dont le sort dépendra désormais du ministère des Transports, tributaire de la délocalisation du siège de la Gendarmerie nationale, de la prison ainsi que de quelques autres bâtisses.