A la fin de la visite de deux jours et au terme d'une tournée marathon longue de plus de 500 km, le ministre délégué au Développement rural, docteur Benaïssa, qui s'est rendu dans plusieurs localités et communes de Laghouat, Sidi Makhlouf, Assafia, Hamda, Nacer Benchohra, Lachbour, Sidi Bouzid Tafza, Aïn Madhi, Tajmout, a présidé au siège de la wilaya, jusqu'à une heure tardive, une rencontre avec les différents intervenants et acteurs concernés par le programme Projet de proximité pour le développement rural (PPDR) qui va être lancé incessamment pour les cinq années à venir. Ils sont satisfaits des résultats obtenus par Laghouat en désenclavement, électrification, groupements scolaires et autres infrastructures de base réparties de manière équilibrée sur les 24 communes de la wilaya dont 20 sont classées rurales. Le docteur Benaïssa a suggéré sans le confirmer que Laghouat pouvait être retenue comme wilaya pilote. Outre le constat de l'existence d'une dynamique réelle, le ministre a souligné l'appui de cette proposition, le fait que 49% des habitants de la wilaya sont des ruraux, soit 8% de plus que la moyenne nationale, la diversité des espaces ruraux, la position géographique centrale, félicitant au passage les autorités pour le sérieux et la rigueur des propositions de projets qui lui ont été soumises. Dans cet ordre d'idées, le ministre, qui a fait part de l'existence de plus de 650 projets de proximité, dont une centaine sont finalisés d'autres en voie de l'être et près de 350 pour les cinq prochaines années, a particulièrement insisté sur le fait que la formulation et l'identification des opérations destinées à améliorer les conditions de vie en milieu rural doivent émaner des principaux concernés, selon une démarche mutualiste plurisectorielle. « Les erreurs du passé proviennent du fait qu'on a décidé d'en haut de façon uniforme pour des espaces distincts, le résultat est qu'on a construit des logements que personne n'habite », dira-t-il. Interpellé, comme on pouvait s'y attendre, sur la question de l'aide du Fonds de développement rural (FNDRA), le docteur Benaïssa a soutenu que le fait répondait à une urgence et était destiné à inciter les exploitants agricoles à se hisser au niveau de la compétitivité requise pour l'ouverture d'un marché en perspective, attribuant les succès relatifs au passage de la notion de propriétaire agricole à celle moderne et plus adaptée d'exploitant agricole. Plus loin, il soutiendra que la démarche en cours dans le cadre du PPDR complète, pour ne pas dire corrige, les effets sur 13 millions d'Algériens qui vivent dans la précarité. Maintenant que les ressources financières sont identifiées, les acteurs connus, il s'agit de regarder en bas, la formulation des projets modestes par leur nature doit privilégier ceux ayant un impact direct sur les populations rurales. Tout au long de sa visite, le docteur Benaïssa a insisté auprès des autorités pour dire que la revitalisation des espaces ruraux ne saurait être efficace que si elle s'inscrit dans la durée. Pour ce qui a trait à l'élevage et à la crise qui prévaut au niveau de l'aliment de bétail, le ministre a invité les représentants de la chambre de l'agriculture et la BADR à se concerter pour trouver une solution durable. « L'Etat pourrait importer de l'orge comme tout autre aliment, mais cela ne servira à rien à moyen terme ». Pour préserver l'élevage, « les éleveurs se doivent d'être plus entreprenants et les banques plus souples », ajoutera-t-il.