Le contrôle de l'eau, son stockage, la décontamination des sols et d'autres sujets ont été abordés hier lors du séminaire technique canadien au Palais des expositions à Alger. SNC Lavalin, Zenon ou Terrapex Environnement ont mis en avant, par le biais de leurs représentants, les avantages certains d'une coopération en matière hydraulique. Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a encouragé la coopération entre les deux pays en déclarant : « Nous commençons à bien connaître nos partenaires canadiens, qui disposent d'une expérience en matière de gestion de l'eau et de protection de l'environnement. » En reconnaissant que l'Algérie dispose du potentiel humain et matériel nécessaire, il convient, selon lui, d'accélérer les choses. Accélération devenue nécessaire depuis le lancement du programme quinquennal, qui accorde le plus gros de son budget à l'hydraulique et aux travaux publics. « Nous sommes à la croisée des chemins », commente le ministre. Une croisée sur fond de polémiques et d'interrogations. Quelle contrepartie à accorder aux entreprises canadiennes ? L'ambassadeur du Canada, Robert W. Peck, reconnaît l'intérêt pour son pays d'avoir pour partenaire « une Algérie plus forte ». Les besoins en eau dans le monde appellent, selon la Banque mondiale (BM), l'engagement de 600 milliards de dollars en investissements. Un gros marché en somme où les inégalités entre pays riches et pays pauvres devraient se creuser. Entre pays à bonne pluviométrie et pays à sécheresse avancée. L'eau est devenue par essence commerciale. Une première amorce a été donnée en avril de cette année lorsque le ministre des Ressources en eau avait présenté un projet de loi qui abroge celle de 1983 et qui remet en cause le droit d'accès à l'eau. Le texte remettait en cause ce droit constitutionnel pour le replacer par un droit à l'utilisation. Un droit mercantile qui ouvre le champ à la tarification de l'eau et à la concession au privé. Le Conseil mondial de l'eau, créé en 1996 et qui regroupe les pays du bassin méditerranéen, se réunit ponctuellement pour trouver des solutions aux problèmes de sécheresse et exploiter au mieux les ressources naturelles en eau. Ce conseil, qui regroupe quelque 37 gouverneurs, dont des Egyptiens, des Marocains et des Français, n'a aucune représentation algérienne. Le réseau en alimentation d'eau à Alger fait 2500 kilomètres. Un réseau vétuste loin de pouvoir supporter les charges d'une alimentation quotidienne sans un complet lifting. Ce même réseau avoisine les égouts, dont les plans ne sont pas tous connus des pouvoirs publics. Des égouts qui doivent être épurés et étanchés pour éviter les infiltrations et par la même la transmission de maladies. La solution la plus sage serait le dessalement de l'eau de mer, moins coûteuse que la construction de grands barrages qui nécessitent le transport de l'eau à travers un réseau important. Les nouvelles techniques de dessalement d'eau s'appuient sur l'approvisionnement en énergie. Energie que l'Algérie possède, selon une étude du Conseil mondial de l'eau. Une solution pourtant mise en attente. Parallèlement, est signé en janvier 2005 un contrat de 165 millions de dollars entre SNC Lavalin et l'Agence nationale des barrages portant sur la conception et la construction d'une usine de traitement de l'eau de 600 000 mètres cubes par jour et d'une station de pompage à Taksebt, dans la wilaya de Tizi Ouzou. A noter, enfin, que Abdelmalek Sellal, ex-ministre des Transports, a annoncé hier la réouverture prochaine de lignes aériennes entre l'Algérie et le Canada.