Plus de 500 travailleurs de la société SNC Lavalin Maghreb ont observé, hier matin, une grève ponctuée par un sit-in devant la direction générale de la société, sise à la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou, pour revendiquer la résiliation des contrats de sous-traitance de certains projets qui auraient été signés récemment entre la société canadienne avec des entreprises turques. Dans une plate-forme de revendications remise, hier, aux responsables de SNC Lavalin, les travailleurs qui ne voient dans ces contrats qu'“un bradage du potentiel humain au compte d'autres entreprises”, exigent la résiliation des contrats signés par SNC Lavalin avec les entreprises engagées récemment et aussi le maintien et le respect des contrats signés initialement avec les travailleurs. Ce qui semble inquiéter au premier degré les travailleurs de SNC Lavalin, c'est surtout de voir leurs salaires et la durée de leurs contrats, déjà à durée déterminée, revus à la baisse. Voir les contrats de nombreux travailleurs résiliés une fois sous la responsabilité de ces entreprises nouvellement engagées constitue l'autre inquiétude de ces centaines de protestataires qui considèrent la décision de la direction de leur entreprise comme “unilatérale, injuste et affectant même le cours normal des avancements des travaux dûment planifiés”. “Tout s'est passé dans le flou, et nous n'étions informés de rien”, nous dira un des représentants des travailleurs rencontrés au moment du sit-in, à l'issue duquel une délégation représentant les travailleurs a été reçue par les responsables de SNC Lavalin pour débattre de cette situation. Dans la plate-forme de revendications qui devait être remise à leurs responsables, les travailleurs exigent également “le retour des compétences démissionnaires suite à la décision de SNC Lavalin de donner une autonomie de gestion et prise de décision pour chaque direction de secteur, et aussi des garanties écrites quant à leur situation professionnelle”. Pour en savoir plus sur ce sujet, nous avions tenté de rencontrer ou de contacter les responsables de SNC Lavalin, vainement. Les agents de sécurité de ladite société n'ont pas lésiné sur l'insulte et la force pour nous dissuader et nous inciter à rebrousser chemin. SAMIR LESLOUS