Les bénéfices issus de l'immigration sont supérieurs à ses coûts pour les pays d'accueil, a estimé mardi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), en dénonçant les « mythes » qui entourent les questions migratoires. « Bon nombre des inquiétudes que suscite l'immigration, comme les pertes d'emploi, la baisse des salaires, la hausse des dépenses de sécurité sociale et la croyance, selon laquelle les migrations échappent à tout contrôle, sont non seulement exagérées ou infondées mais aussi contredites par les faits », affirme l'OIM dans son rapport « Etat de la migration dans le monde en 2005 ». L'organisation rappelle que, selon une étude récente, les immigrés ont rapporté au Royaume-Uni en 1999-2000, 4 milliards de dollars de plus par le biais des impôts qu'ils ont reçu sous la forme de prestations diverses. Aux Etats-Unis, l'immigration a généré un revenu national supplémentaire de 8 milliards de dollars en 1997, selon une autre étude. En ce qui concerne la concurrence à l'embauche, l'OIM rappelle qu'en Europe occidentale « il est rare que les immigrés et les travailleurs locaux se trouvent en concurrence directe », les premiers occupants fréquemment « des emplois que les nationaux sont soit dans l'incapacité soit peu désireux d'occuper ». Quant aux dépenses sociales et de santé, « il n'y a pas de raison pour que les migrants en situation régulière pèsent d'un poids plus lourd que la population du pays d'accueil dans la mesure où ils paient des impôts », selon l'OIM. Les clandestins sont, pour leur part, moins enclins à solliciter les services médicaux. Du côté des pays d'origine des migrants, les rapatriements de fonds effectués par les émigrés ont dépassé 100 milliards de dollars l'an dernier.