Mohamed Nadir Hemimid et Rachid Harraoubia, ministres de l'Habitat et de la Recherche scientifique, sont attendus ce samedi, pour une courte visite à Tiaret, plus précisément aux chantiers de réalisation d'un projet de 500 lits, d'une bibliothèque centrale de 1 000 places et d'un siège pour le rectorat. La visite des deux ministres intervient dans un contexte local marqué par les retards pris dans les démarrages de ces structures universitaires qui, bien que d'un apport capital à même de conditionner une bonne rentrée universitaire 2005/2006, ne font pas moins jaser certains sur la concentration de ces infrastructures dans un périmètre très concis et qui risque de créer « une promiscuité étouffante ». La déclaration est du président d'une organisation estudiantine. Les craintes restent de mise à quatre mois de la prochaine rentrée, ce qui amènerait les autorités à réquisitionner quelques bâtiments réalisés dans le cadre du logement social locatif. Par rapport aux capacités d'accueil théorique, le déficit est de 3 000 places pédagogiques et de 2 500 lits, structures prévues dans le cadre du pôle universitaire à Karman, dans la banlieue de Tiaret, mais dont les travaux n'ont pas encore démarré. Si l'on se réfère au nombre d'étudiants inscrits en 2003/2004, soit 2 868 et en 2004/2005, soit 3 744 (+34%), les prévisions d'inscription pour la rentrée 2005/2006 vont toucher 3 800 nouveaux étudiants et, bien que 2 000 vont terminer leur cursus universitaire, le déficit sera en définitive de 1 800 places pédagogiques et 1 000 lits qu'il sera difficile de résorber. Une situation d'autant plus difficile que les résidences actuelles sont éclatées sur plusieurs sites et nécessitent par conséquent des dépenses supplémentaires liées, entre autres, au transport (les étudiants sont acheminés depuis plusieurs localités éloignées de la région) et à la restauration (vétusté du matériel). Un matériel trop souvent source d'inquiétudes et d'intoxications alimentaire. Au-delà de ces craintes réelles, l'université Ibn Khaldoun de Tiaret, qui englobe les facultés des sciences humaines et sociales, des sciences vétérinaires et celle du génie mécanique, verra sa population considérablement croître pour passer jusqu'à 15 000 étudiants, des craintes que pourra cependant atténuer le centre universitaire de Tissemsilt une fois réalisé.