La cour criminelle de Biskra, après avoir reporté une première fois l'affaire du détournement de 13 milliards de centimes au détriment de la recette de la poste de Aïn Zaâtout, a rendu son verdict jeudi, à 2 h, dans une salle comble transformée en véritable calvaire par la panne du système de climatisation, un système mis en service il y a à peine six mois. La cour a donc commencé par condamner le principal auteur présumé du détournement, en l'occurrence F. S., le receveur en fuite, à la réclusion criminelle à perpétuité. Ensuite, après 48 heures de débat, le président Khalout, un magistrat émérite et les autres membres de la cour d'assise ont ménagé le chou et la chèvre en acquiesçant d'une part à la demande formulée par le procureur - qui dans son réquisitoire a plutôt fait le procès de l'expert et de l'expertise - et en sorte accédant à la requête des avocats de la défense qui se sont tous évertués à plaider l'innocence de leurs clients en dénonçant les tares et avatars du système actuel de gestion de la poste qui aurait permis, et ce sont là des chiffres officiels, le détournement de centaines de milliards de dinars dans quelque 100 affaires enregistrées à travers tout le territoire national, en une année, pendant la période de flottement qui a précédé et suivi la création d'Algérie Poste ; la cour a demandé un complément d'enquête doublé d'une contre-expertise et en attendant a fait bénéficier l'ensemble des 11 coaccusés de F. S., de la liberté provisoire.