Les Hybrides, l'une des œuvres majeures de l'Allemand Félix Bartholdy Mendelssohn, servit d'ouverture au spectacle devant un public attentif et une présence officielle rehaussée par l'ambassadeur italien. Adepte des formes classiques, Mendelssohn, l'une des figures dominantes du début du XIXe siècle, offrit au répertoire symphonique italien beaucoup de spontanéité et de vitalité. Des marques restituées par le directeur musical de la soirée qui s'appuya fortement sur la section des cordes pour faire retentir les accords de La Grotte du Fingal et son univers tantôt joyeux et léger, tantôt grave et mélancolique. On enchaîne ensuite sur un adagio et thème avec variations pour les violons alto et l'orchestre qui laisse monter le soliste Pasquale Pellegrino. Parmi les 38 musiciens de l'orchestre, se trouvaient, en effet, cinq Italiens issus du conservatoire Santa Cecilia de Rome. Cette collaboration permet aux musiciens de l'OSN, créé en 1992, de profiter de l'expérience vieille comme l'Italie de leurs collègues et de toucher le cœur du classicisme italien porté par les illustres auteurs du XVIIIe et du XIXe siècles. Ceux-ci font d'ailleurs l'objet du travail du maestro Cammarota qui amena dans ses valises la cantatrice soprano, Jana Mzarova-Mariti. Sa voix mélodique au timbre immaculé nous récita d'abord des répliques de l'aria Ah Perfido de Beethoven avant de nous introduire dans l'univers de Mozart, par le Voiche Sapete extrait des Noces de Figaro. La chanteuse enchanteresse acheva sa performance avec la célèbre Habanera, extrait du Carmen de George Bizet. « L'amour est un oiseau rebelle que nul ne peut apprivoiser. » Le public connaît l'air. Les lèvres bougent, mais sans gêner l'orchestre. Le spectacle atteint la jubilation juste avant l'entracte. La deuxième partie est entamée par l'ouverture du Don Juan de Mozart, drame joyeux aux accents tragico-comiques. L'orchestre exécute aussi un concerto de G. Donizetti et l'Arabesque de G. Bouzogly, composée sur la forme d'une nouba et qui attira particulièrement le public et les maîtres du malouf constantinois présents aux premiers rangs. Le clarinettiste Abdelkader Terkmani jouera en soliste le concertino de la fin et montra des prouesses remarquables qui provoquèrent un standing ovation bien mérité pour lui et tout l'orchestre. La maestria était au rendez-vous ce soir. Faites qu'elle revienne le plus souvent.