On ne connaissait que Les Sept voyages de Sindbad le marin, récits des Milles et Une Nuits, où il racontait ses périlleux voyages chez les peuples cannibales, chez le cyclope ou chez les monstres. Et voilà que Djilali Beskri, bédéiste de son Etat, nous conte le 8e Voyage du marin, dans l'espace-temps cette fois-ci. Comme à son accoutumée, il ne se laisse jamais abattre. Volontaire et déterminé, il se caractérise au contraire par l'esprit d'entreprise. Ne se repose jamais sur ses lauriers, n'hésite pas à recourir aux moyens les plus extrêmes pour se tirer d'affaire, notre héros n'a toujours rien d'un mollasson. Le 8e voyage de Sindbad qui allie l'orientalisme et le futurisme contient du sage et du merveilleux en abondance. Le bédéiste, spécialiste de la simulation numérique et de l'art digital, nous a concocté, pour son premier roman, une histoire des plus surprenantes. En arrière-plan, la société musulmane à ses heures de joie, à l'époque de Haroune Ar Rachid. Au-devant de la scène, des événements qui ont lieu en l'an 2800, alors que la Terre s'est désintégrée et que l'humanité est condamnée à l'errance dans l'espace, à cause de la folie et de l'arrogance des hommes. Sindbad le marin dirige son 8e voyage, dans l'espace temps,à bord de son vaisseau où sont réunis ses fidèles amis Mokhtar, Akbar, Marc, Chen... L'avenir de la perpétuation de l'espèce humaine est en danger, alors que quelques rescapés ont réussi à trouver refuge sur une autre planète après la désintégration de la Terre. L'histoire commence en 796 de notre ère, à Bassora et se termine en 2800, à Monkara avec un happy end. Entre les deux des aventures grandioses, des combats passionnants, dans un style simple et direct et un décor de rêve. Comme beaucoup de contes, Sindbad le marin est un divertissement aux vertus pédagogiques. Si dans Les Mille et Une Nuits, il nous renseignait sur les peurs et les angoisses des navigateurs de l'époque et rappelait les relations intenses au long des côtes de l'Afrique et de l'Asie, aujourd'hui avec Djilali Beskri, il attire notre attention sur la folie destructrice de l'homme. L'homme obsédé par le pouvoir, l'homme arrogant, dominant et prédateur. C'est donc une réflexion sur le devenir de l'humanité, mais aussi, une leçon de tolérance et de respect envers l'autre, puisque les amis de Sindbad ne sont pas arabes comme lui : Akbar est africain, Chen est asiatique et Marc est européen. Parce que dans cette histoire, si proche de l'avenir qu'on imagine désormais, la religion ou la région n'ont aucune importance. Seule l'humanité a de l'intérêt. - Le 8e Voyage de Sindbad, de Djilali Beskri - Editions ANEP 400 DA.