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Le voyage manquant de Sindbad
Publié dans El Watan le 03 - 05 - 2007


Il aura fallu pas moins de 22 nuits à Shéhérazade pour raconter l'histoire des sept voyages de Sindbad le marin. Cependant, toute hardie qu'elle fût, elle n'eut pas l'audace d'aller au-delà de la symbolique du chiffre sept. Le côté mystique que l'on a toujours prêté à celui-ci depuis les premiers philosophes grecs, en passant par le monde de l'Islam, tout particulièrement, par les « sept doubles » du saint Coran, a arrêté l'élan de cette fille si courageuse qui, à l'image de l'une de ses protagonistes, brassait tout le savoir de son temps. De ce fait, le huitième voyage de Sindbad qui, logiquement, aurait dû avoir lieu en direction de l'Afrique du Nord, fait figure de pièce manquante dans cette belle architecture. Mysticisme triomphateur, ou manque d'imagination tout court ? Pour dire vrai, l'histoire du septième voyage de l'astucieux marin est comme tirée par les cheveux. Sindbad déclare à la veille de son dernier voyage avoir « fait vœu de ne jamais sortir de Bagdad ». Mais, la politique le traîne dans son sillage malgré lui. On le voit transformé en habile négociateur envoyé par le calife de Bagdad à son homologue dans l'île de Serendib (Ceylan). L'Afrique du Nord et l'Andalousie musulmanes sont donc absentes du monde fabuleux des Mille et Une Nuits. Tout juste y est-il question d'un commerçant maghrébin qui épouse une Moyenne-Orientale. Certains penseurs maghrébins soutiennent, de nos jours, que la véritable réflexion philosophique s'est épanouie dans l'aile « gauche » du monde musulman plutôt qu'au Moyen-Orient. Les voyages de Sindbad, eux-mêmes, seraient révélateurs de cet état d'esprit. Dès que celui-ci se dirige vers l'Océan indien, c'est-à-dire vers le premier espace de ses déplacements, c'est le merveilleux qui prime : le roc, cet oiseau mythique, l'île fabuleuse de waqwaq, la baleine qui semble remonter au temps du prophète Younès, le monde des morts, le typhon, etc. C'est, à quelques différences près, une partie du monde que décrit le voyageur andalou, Ibn Batouta, mais avec raisonnement et pondération. Dans les présents envoyés par le calife de Bagdad au roi de Serendib figurent « un lit complet de drap d'or ; cinquante robes d'une très riche étoffe ; cent autres de toile blanche, la plus fine du Caire, de Suez, de Koufa et d'Alexandrie ». Cela nous donne une idée sur le deuxième espace géographique qui s'étend de Bagdad à l'Egypte, espace qui fait, pour ainsi dire, l'objet d'une approche mythico-réaliste. Les actions se veulent plus ou moins raisonnées, mais, couvertes d'un voile assez opaque. Haroun Rachid n'est plus ce gouvernant éclairé, entouré des meilleurs esprits de son temps, mais, une espèce de monarque ressemblant beaucoup plus à un maharajah qu'à un homme d'Etat ayant établi des relations diplomatiques avec les grands de son époque, et tout particulièrement, avec l'empereur Charlemagne. L'action, censée se dérouler sur toute l'étendue du monde musulman, soit des confins de la Chine jusqu'à l'Andalousie, se limite à l'Inde et au Moyen-Orient. Aller au-delà du chiffre sept, aurait-il forcé au recul Shéhérazade, Sindbad et tous les conteurs des places publiques dans tout le monde musulman de l'époque ? Ou, fallait-il vraiment ne pas transgresser les lois en vigueur alors, celles du merveilleux tel que celui-ci s'offrait à Schéhérazade, et d'une réalité à même de se transformer en mythe à tout bout de champ ? Rien, dans les Mille et Une Nuits, ne semble forcer la narratrice à se couper les ailes ou à tronquer la réalité. Bagdad, point de départ de Sindbad vers le monde de l'aventure, opérait sur deux vecteurs : le merveilleux, symbolisé par l'Extrême-Orient, avec tout son contenant fabuleux, et le réel de l'époque, avec ses élucubrations mensongères dans tout le Moyen-Orient. L'Afrique du Nord ne semble donc pas avoir enflammé l'esprit de Schéhérazade, tant elle était obnubilée par le chiffre sept représentant le summum du merveilleux dans le monde mystique d'une manière générale. Sur ce chapitre, elle savait qu'elle avait tort, car, comme disait Chateaubriand, « elle avait raison contre tout le monde ».

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