La formule du logement social participatif (LSP), mise en branle à Sidi Bel Abbès à la fin des années 90 pour atténuer les effets pervers de « la crise de logement », relève désormais de l'écheveau inextricable que les montées au créneau des parties prenantes ne sauraient démêler. Bien mieux, depuis des années, les explications données au sujet des retards et autres disfonctionnements caractérisant cette formule se succèdent les unes après les autres, se bousculent, s'entrechoquent et ne font en définitif que compliquer une situation déjà confuse au départ. On devine alors aisément que l'enjeu n'est pas moindre, particulièrement si les chiffres s'expriment en milliards. Sur ce point précis, plusieurs souscripteurs ne cachent plus leur colère contre certains « promoteurs » passés maîtres dans l'art d'escroquer les gens. L'exemple le plus frappant est celui de l'entreprise « Bahya Nour », actuellement poursuivie en justice par plusieurs souscripteurs et qui ne cesse de défrayer la chronique locale à Sidi Bel Abbès. Ceci dit, et à la lumière de la dernière visite d'inspection qui a conduit le wali à Belouladi et à Télagh où plusieurs chantiers relevant du programme de logements sociaux participatifs et FNPOS sont en cours, le constat affligeant de différents projets en souffrance n'a pas manqué de provoquer l'ire du wali. Les problèmes de financement, d'assiette de construction et de viabilisation, en passant par les nombreuses zones d'ombres ayant guidé le choix de telle ou telle entreprise, le plus souvent ne disposant que d'une pelle et d'une brouette, pour la réalisation de ces projets, sont la preuve d'une réelle déliquescence du secteur du bâtiment en général. A Belouladi, les retards constatés en matière de délais ont, certes, attiré l'attention des responsables du secteur, mais, le plus récurrent (chose qui n'a certainement pas dû émouvoir outre mesure ces mêmes responsables), ce sont les conditions de travail de nombreux employés présents sur site. Des ouvriers en bâtiment agrippés aux carcasses qui jaillissent du sol s'affairant à exécuter des tâches à risque sans aucune protection. Il est vrai, par ailleurs, que bon nombre d'entrepreneurs ne se soucient guère de la sécurité de leurs employés puisque seul le gain les motivent. A Telagh, certains promoteurs-entrepreneurs semblent avoir pris goût aux financements intarissables servis par les différents dénombrements de l'administration sans pour autant justifier d'un quelconque apport financier propre et qui, pourtant, est indispensable dans des économies sainement constituées. Pour beaucoup de personnes, notamment celles qui appartiennent à la grande famille du bâtiment, tant que « l'Etat » continue à soutenir les errements des uns et des autres et que les finances publiques s'ingénient à effacer toutes les contradictions ayant cours dans ce secteur, la magouille se portera encore mieux.