Plusieurs souscripteurs sont en attente de leurs appartements. 385 logements sur les 673 inscrits aux programmes de 1999, 2000, 2003 et 2004, est le nombre insignifiant d'unités livrées jusqu'à présent. En d'autres termes, 288 souscripteurs, à travers plusieurs quartiers du chef-lieu de la wilaya de Souk Ahras, sont toujours en attente de leurs appartements qu'il ne verront pas de sitôt, puisque plusieurs chantiers accusent un retard patent dans la réalisation, d'autres sont à l'arrêt. Un simple calcul mental renseigne sur l'incapacité du maître de l'ouvrage délégué qu'est l'Opgi de Souk Ahras, à honorer ses engagements vis-à-vis de ses clients qui commencent à perdre patience et se disent lésés par le non-respect du calendrier. L'opération lancée en grande pompe, il y a quatre ans, a tout l'air d'être un véritable fiasco au regard des retards dans les délais de livraison et de construction. L'exemple le plus frappant est celui des bénéficiaires des villas «semi-finies» à la cité Djnane Toufeh, ils sont au nombre de 72 postulants des 72 villas «LSP». Leur engagement remonte à 2003 ; depuis, ils ont été contraints à la patience. Au mois d'octobre de la même année, ces derniers se sont acquittés de 300.000 DA l'unité, fin de l'année 2003, selon notre interlocuteur, président de l'association, les souscripteurs ont été sommés par le maître de l'ouvrage de verser une deuxième tranche, soit un complément de 400.000 DA pour chacun des bénéficiaires et ce, en raison d'une réévaluation du prix du logement, induite par la hausse des prix des matériaux de construction et depuis, le projet traîne la patte. Les souscripteurs n'ont aucune idée sur le taux d'avancement des travaux et encore moins sur la date de leur achèvement. Ils estiment avoir été floués, purement et simplement: retard dans les travaux, manque de suivi de la part du maître de l'ouvrage, non-respect des délais de livraison. Il faut le dire, les postulants qui ont attendu trois ans et plus, s'attendaient à acquérir leurs logements. Quelle ne fut donc leur déception de constater, avec une grande amertume, que ces villas n'étaient qu'une vue de l'esprit, en réalité il n'en est rien, c'est la longue attente. Il est aussi troublant de constater que l'Opgi de Souk Ahras, qui a lancé en 2004 la construction de 100 autres logements (formule LSP) au niveau de la même cité, n'a pas, jusqu'à ce jour, ni le permis de construire ni l'acte de propriété du site ; la pierre d'achoppement du LSP dans cette cité est due à un litige opposant les habitants des bidonvilles non encore relogés, aux parties se réclamant propriétaires des terrains destinés pour la construction des logements sociaux participatifs. Cet imbroglio rend impossible aux postulants le bénéfice du don CNL. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce qui devait être un palliatif à une crise de logement aiguë n'est de toute vraisemblance qu'un cautère sur une jambe de bois. Ce constat peut se faire de visu et il n'est point démenti par les responsables qui cafouillent et ne savent plus comment démêler l'écheveau. Bien entendu, les retards enregistrés dans la livraison des logements «LSP» commencent à ébranler sérieusement le moral des souscripteurs qui trouvaient dans la formule un exécutoire et un espoir de posséder, enfin, un toit puisque ces derniers sont compris dans une catégorie qui, d'un côté, n'ouvre pas droit au logement social et, d'un autre, ne dispose pas d'un compte en banque conséquent pour acquérir une habitation décente que propose le marché immobilier. Le moins qu'on puisse dire c'est que l'esprit même de la formule «LSP» est ainsi dévoyée car ce programme devait, en outre, résorber la crise de logement et constituer également un succès spectaculaire pour l'habitat. Malheureusement, cette grandiose opération n'est finalement qu'un énième flop.