La saison estivale s'annonce incertaine pour les amateurs du bord de mer. En effet, malgré l'émission par la direction du tourisme d'un volumineux cahier des charges fixant l'ensemble des règles qui régissent la gestion des espaces communs, sur le terrain de l'application c'est la loi du plus fort qui semble dominer. C'est ainsi que les zones de parking où s'amassent d'énormes bénéfices sont parfaitement délimitées à travers l'ensemble des communes côtières. Mais dès qu'un automobiliste se présente à l'entrée de la plage, il se voit réclamer souvent avec acharnement pas moins de 50 DA au titre d'un droit d'accès qu'aucune autorité n'aura concédé. Sous la menace d'un bâton, le père de famille n'aura d'autre choix que de s'exécuter ou de changer d'air. Ce genre de dépassement nous a été signalé pour les plages d'Ouréah, de Clovisse et de Sakhra. Quant au niveau des Sablettes, ce sont tous les espaces situés en prolongement des buvettes et des restaurants qui sont totalement squattés par des excités qui vous réclament une dîme alors que nombre de passants viennent juste pour avaler un café ou une boisson fraîche en humant l'air marin. Domaine réservé Du coup, c'est le prix de la boisson qui prend de l'envol sans que personne ne trouve à redire. Pourtant, les parkings, ici comme ailleurs, sont parfaitement identifiés et aucune APC ne s'aviserait à concéder ce type d'espace. C'est ainsi que les moindres dédales qui s'enfoncent dans l'arrière-pays sont devenus le domaine réservé de ces vautours qui attendent patiemment leur proie au sortir d'un restaurant ou d'une buvette pour lui tendre un ticket en bonne et due forme sur lequel est apposé en caractère gras le nom du concessionnaire ainsi que le prix invariable de 50 DA. Sur d'autres sites, à l'exemple de Chaïbia, ce sont des parkings sauvages qui sont érigés en pleine nature. N'importe quel quidam peut s'ériger en petit roitelet de service qui lève l'impôt sans aucune autre forme de procès. Mais le plus curieux se trouve au niveau de la nouvelle plage située à l'est de Stidia - ouverte pour la première fois en sus des 18 autres plages surveillées de la côte mostaganémoise qui s'étale sur 123 km - et dont l'accès est complètement contrôlé par une barrière qu'un préposé ne soulèvera que contre une grosse pièce. La question que tout le monde se pose est de savoir si ces espaces relèvent encore du domaine public ou ont-ils été cédés au profit de ces sombres personnages ? La seule satisfaction vient de la protection civile qui déploie de gros moyens pour assurer une garde normale des zones de baignades. Ainsi, ils seront près de 300 - entre professionnels et saisonniers - à être affectés à la surveillance de pas moins de 19 plages.