La compagnie aérienne allemande Lufthansa va reprendre ses services en Algérie à partir du 15 juillet à raison de cinq vols par semaine », a confirmé, hier, l'ambassadeur d'Allemagne, le docteur Wolf Kishlat, lors du séminaire international sur le partenariat algéro-allemand dans les technologies de l'environnement et de l'eau, organisé à l'hôtel Hilton, à Alger. Le diplomate allemand a précisé que les liaisons seront assurées par des vols directs entre Frankfurt et Alger. Pour le moment, ajoutera-t-il, les voyages se feront durant la nuit avec un prix aller de 280 euros. « Pour le retour, c'est à Air Algérie d'étudier la tarification du billet », dira l'ambassadeur, qui prévoit, par ailleurs, l'installation de la Chambre de commerce et d'industrie algéro-allemande avant la fin de l'année en cours. A ce sujet, le coordinateur des relations économiques algéro-allemandes, Andreas Hergenröther, avoue : « La partie allemande a finalisé son travail. Nous avons fait une demande d'enregistrement auprès des autorités algériens, il y a quatre mois. Nous attendons l'agrément. » Sur le thème du séminaire, l'ambassadeur relève que « la coopération dans le secteur de l'eau et de l'environnement offre une grande opportunité, notamment au secteur privé », en lançant à ses compatriotes : « L'Algérie est devenue un grand marché et a un grand avenir. Vous pouvez travailler dans un cadre amical grâce aux bonnes relations entre nos deux pays. » En tout cas, de la rencontre d'hier, à laquelle a pris part une trentaine de firmes allemandes, il ressort qu'une nouvelle dynamique est impulsée avec l'arrivée en Algérie de sept délégations d'hommes d'affaires pour cette année. Autre indice : le volume des exportations de l'Allemagne vers l'Algérie a grimpé de 43% de 2003 à 2004, en passant de 847 millions à 1258 millions de dollars. L'Allemagne devient, ainsi, le troisième fournisseur de l'Algérie. Conscient de l'importance du secteur de l'eau en Algérie, puisque l'Etat a mobilisé une enveloppe de 5,3 milliards d'euros pour la construction de huit barrages, la réalisation de stations d'épuration et de retenues collinaires, le coordinateur des relations économiques algéro-allemandes déclare s'assigner la tâche de facilitateur auprès des administrations pour assurer la concrétisation rapide des projets d'investissement. De son côté, le conseiller allemand auprès du ministère algérien des Ressources en eau et également chef de mission de GTZ, le docteur Dieter Gomer, constate que le secteur hydraulique bénéficie de grands investissements et ouvrages, mais qui butent sur « un très grand problème dans les stations du traitement des eaux usées ». Cette carence, regrette-t-il, touche les oueds, les barrages et les nappes. « En amont de presque tous les barrages, il y a des villes dont les égouts rentrent directement dans ces barrages », explique M. Gomer, qui souligne que son pays, qui a vécu le même problème, a pu maîtriser la situation en cinq ans. L'expert allemand, qui reconnaît la performance des ingénieurs algériens, plaide pour une meilleure organisation et structuration du secteur. Saluant la mise en place de la police des eaux, M. Gomer juge que « la gestion déléguée est une bonne approche ». Explication : « Celui qui gère les installations doit gagner son argent par cette gestion. Par le passé, les sociétés de distribution n'étaient pas indépendantes pour leur budget de fonctionnement. N'étant pas motivées par leur activité, ces sociétés ne consentent pas d'efforts. » Rappelant que le programme de coopération dans le secteur de l'eau et de l'environnement s'étend jusqu'à 2011, le chef de GTZ indique n'attendre que les avis d'appel d'offres et « des conditions transparentes dans la conclusion des contrats ». Pour sa part, le secrétaire général au ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, M. Youcef, avoue constater avec regret l'insuffisance de l'engagement des sociétés allemandes dans le marché local. Aussi, espère-t-il l'ouverture d'une nouvelle perspective entre les deux pays. Concrètement, les Allemands pilotent un projet qui est en cours à Annaba pour l'alimentation en eau potable, un chantier pour l'assainissement à Boumerdès et un projet de réhabilitation du réseau de l'eau potable à Tlemcen. M. Hergenröther annonce l'organisation, en Allemagne, d'une conférence sur l'eau en Algérie durant le mois de novembre avec une participation d'une centaine de sociétés allemandes. Hier et aujourd'hui, une trentaine d'entreprises allemandes exposeront leurs activités en matière de traitement des déchets et des eaux usées, de dessalement et de l'environnement.