L'extraction illicite de sable est comptée parmi les délits les plus répétés en matière d'atteinte à l'environnement. Le commandement de la Gendarmerie nationale a fait état, hier à Alger, lors d'un séminaire portant sur « Les répercutions de l'eau sur la santé de la population », de 430 affaires relatives à l'extraction et à l'enlèvement de sable sans autorisation en 2004 et de 113 autres durant le premier semestre 2005. Un délit qui vient largement en premier par rapport aux autres délits relevés par le corps de la Gendarmerie nationale, tels que la pêche, la chasse prohibées, l'abattage et l'arrachage des arbres et autres... Cela sans diminuer de l'ampleur du forage illicite des puits (121 affaires en 2004 et 40 autres durant le premier semestre 2005), qui tend, lui aussi, à s'aggraver. En tout, 665 affaires relatives aux atteintes à l'environnement ont été traitées par la Gendarmerie nationale en 2004. Pour ce qui est des risques liés à la contamination des eaux de baignade, selon la Gendarmerie nationale, 25% des 700 plages que compte le pays sont polluées. Ainsi, la majorité des plages de la capitale (62%) sont polluées et interdites à la baignade. Viennent en seconde position celles d'Annaba, d'Oran et de Skikda avec 50% de plages polluées. Les plages d'El Tarf, de Jijel et de Béjaïa sont les meilleures à l'échelle nationale en matière de propreté. Pour ce qui est des risques de santé liés à la contamination des eaux potables, selon le commandement de la Gendarmerie nationale, aucun cas de choléra n'a été enregistré depuis 1996. Pour ce qui est de la typhoïde, cette maladie est en nette diminution depuis plusieurs années. Elle est passée de 17,62% des cas en 1996 à 3,22% en 2004. Durant l'année 2004, 1032 malades ont été hospitalisés dont 629 cas confirmés et 2 décès. Les principaux foyers épidémiques sont, selon le rapport de la Gendarmerie nationale, Bouira, Mostaganem, Batna, Béchar et Aïn Témouchent. Cela étant, à l'effet de constater les délits concernant l'environnement, le commandement de la Gendarmerie nationale a mis en place, depuis le 15 mai dernier, quatre cellules de protection de l'environnement au niveau des wilayas d'Alger, d'Annaba, d'Oran et de Ouargla. Ces cellules sont chargées, outre de constater les délits concernant l'environnement, de participer à des actions de pédagogie, d'information et de sensibilisation du citoyen sur la problématique de l'environnement. La Gendarmerie nationale voit la nécessité que ses structures puissent avoir accès aux bases de données des différents départements ministériels concernés par le domaine de l'environnement et instaurer un moyen d'alerte entre les unités de la Gendarmerie nationale et les services concernés. Intervenant à l'occasion de ce séminaire sur la situation de l'assainissement des eaux, le directeur général de l'Office national de l'assainissement (ONA), M. Bekkouche, a parlé d'« un avenir hydriques incertain » en Algérie. Il cite comme facteurs ayant précipité cette situation, les changements climatiques, les insuffisances à terme, mais aussi la mauvaise gestion de l'eau. Sur ce cas précis, le même responsable évoque « un problème de financement de la gestion des réseaux d'assainissement ». « Les stations d'épuration des eaux n'ont pas d'argent de fonctionnement », a-t-il regretté, signalant, par ailleurs, que son organisme est en train de monter un système de gestion de toute l'activité. Il s'agit, selon lui, « des mécanismes pour que l'Etat intervienne dans le financement de l'assainissement et de l'eau », précisant : « La différence entre la recette et le prix de revient doit être payée par l'Etat. » Le nombre de stations actuellement en fonctionnement, selon lui, s'élève seulement à 20. Ajoutant que 8 sont en train d'être réhabilitées et 11 autres en voie de l'être. Pour le cas de la remontée des eaux à Ouargla et à El Oued, « les projets sont en cours et l'Etat a réservé 25 milliards de dinars pour le premier et 17 milliards pour le second ».