Une hausse de 12% par rapport à l'année 2004. Au 5 mars de l'année écoulée, les 55 centres pénitentiaires et établissements de rééducation implantés sur le territoire des quinze wilayas de l'est du pays, comptaient déjà quelque 11.400 détenus. En outre, le nombre de criminels et autres dealers arrêtés par les éléments de la Gendarmerie nationale relevant du 5e commandement régional, dont la compétence s'étend des frontières tunisiennes jusqu'à la limite de la wilaya de Tizi Ouzou, s'élève à pas moins de 21.500 individus comptabilisés pour le compte du bilan de l'année 2005. C'est ce qu'a révélé le colonel Ahmed Toufik Mammeri, premier responsable dudit commandement de la Gendarmerie nationale basé à Constantine, lors d'un point de presse tenu en son siège, dans l'après-midi d'avant-hier. En effet, et en se référant au bilan présenté à la presse, il ressort d'emblée que l'Est algérien n'est pas épargné par le fléau du banditisme et de la criminalité organisée. Les zones urbaines, notamment Constantine, Annaba, Sétif et Skikda pour ne citer que celles-ci, font face, de l'avis même du colonel Mammeri,«à une réelle recrudescence de la criminalité que personne ne peut nier». Preuve en est, le nombre de crimes et délits recensés pour 2005, par le 5e commandement de la gendarmerie fait ressortir une hausse de 12% par rapport à l'année 2004. Plus de 1250 crimes et pas moins de 15.000 délits ont été, en effet, dénombrés dans le même bilan. 46% de ces crimes et délits traités par la gendarmerie relèvent de la catégorie d'atteinte aux personnes et aux biens. Ainsi, en termes de meurtres résolus l'année écoulée, la wilaya de Skikda est en tête avec 77 assassinats, suivie de Jijel (60) et de Sétif (53). Toujours dans la catégorie des crimes et délits contre les personnes, le colonel Mammeri, questionné sur la véracité de certaines informations faisant état de l'existence de réseaux de malfaiteurs spécialisés dans le trafic d'organes, répondra que la rumeur existe bel et bien et circule de bouche à oreille dans plusieurs wilayas de l'Est algérien, sauf qu'aucun de ces réseaux n'est, à ce jour, démantelé par ses services. En outre, la criminalité dans les contrées de l'est du pays, porte également sur le trafic du cheptel, du carburant et autres marchandises telles que les équipements électroniques et le corail. Ce genre de trafic fait ravage, appuie le colonel Mammeri, au niveau des frontières algéro-tunisiennes. D'ailleurs, le conférencier a plaidé pour la mise en place d'une législation plus rigoureuse en matière de lutte contre le trafic de cheptel et de carburant. A titre illustratif, les gendarmes de l'est du pays ont saisi notamment pendant l'année écoulée quelques 1170 têtes d'ovins et plus de 3500 équipements électroniques destinés à l'écoulement illicite en Tunisie. D'autre part, « les affaires relevant du détournement du foncier sont traitées par le 5e commandement de la gendarmerie sur injonction de la justice », a tenu à faire savoir le colonel Mammeri. En ce sens, il révèlera que la justice a chargé ses services d'enquêter sur 21 626 affaires de détournement du foncier constatées dans les quinze wilayas de l'est du pays. A ce jour, les services de la gendarmerie du 5e commandement ont transmis à la justice quelque 7200 procès-verbaux où il est mentionné noir sur blanc le détournement d'autant de lots de terrain à vocation agricole. Le colonel Mammeri n'a en aucun cas souligné si des arrestations de personnes ont eu lieu ou non dans le cadre des enquêtes entreprises par ses services au sujet du détournement du foncier. Il a par ailleurs beaucoup insisté sur l'intervention d'experts pour mieux cerner ce genre de trafic. S'agissant des affaires de corruption résolues par la gendarmerie de l'est du pays, celles-ci sont au nombre de huit. Six fonctionnaires véreux et deux agents auxiliaires de la justice impliqués dans ces affaires ont été arrêtés par la gendarmerie et traduits devant la justice qui a décidé de leur emprisonnement.