Hier, une unité des forces navales algériennes a participé avec la corvette lance-missiles 353, El Kirch, un bâtiment de guerre de conception et de fabrication algériennes, à la plus grande revue navale de l'histoire organisée pour la célébration du 200e anniversaire de la bataille de Trafalgar. Cette participation revêt une importance particulière pour l'ANP dans la mesure où l'Algérie est l'un des rares pays en voie de développement en compagnie du Maroc, avec le bâtiment de guerre Mohammed V, le Nigeria, avec le bâtiment Aradu, et Oman, avec le bâtiment Shabab Oman El Muazzar, à avoir été invitée à prendre part à ces manœuvres à Portsmouth, havre officiel de la Royal Navy. Ces manœuvres verront la participation de 36 forces navales étrangères, plus de 100 bâtiments de guerre et 40 voiliers et navires marchands. Selon le calendrier, avant de gagner la tribune d'honneur, la reine ira à la rencontre du fleuron de sa flotte et du plus ancien vaisseau de guerre en fonction du monde : Her Majesty's Ship (HMS) Victory. C'est à bord de ce dernier bateau que, le 21 octobre 1805, l'amiral Nelson a défait l'escadre franco-espagnole qui croisait au large d'un cap de la côte andalouse nommé Trafalgar. L'amiral Nelson jouit d'une popularité immense en Grande-Bretagne. Il y a quatre ans, un sondage hissait Nelson en 9e position dans le top ten des cœurs britanniques. Aux côtés des Beatles, de la reine Victoria et de Churchill. Pour les Français, Nelson deviendra synonyme d'une des plus grandes défaites navales infligées par la perfide Albion. La France sera présente avec le porte-avion nucléaire Charles de Gaulle, le fleuron de la flotte de guerre française, un mastodonte de 42 000 tonnes, d'une longueur de 2611,5 m, le plus grand navire d'Europe. Le journal The Guardian écrivait, lundi dernier, que le Charles de Gaulle est tellement grand qu'il peut faire pleurer d'envie leur British Freres. Mais dans la pure tradition de jalousie, d'intrigue et de lutte pour le leadership en Europe entre Paris et Londres, The Guardian fait dans l'ironie noire typiquement anglaise en suggérant que « c'est vraiment dommage qu'après avoir rassemblé tous ces bâtiments, ils ne soient pas en mesure d'envahir quelque contrée. Il serait parfaitement faisable de reprendre Calais ». Au total donc, quelque 10 000 marins prendront part à ces exercices en compagnie de centaines d'invités officiels, y compris les chefs de la marine de 57 pays étrangers, qui seront sous le regard d'une assistance qui a été évaluée à 250 000 spectateurs durant les quatre jours que dureront les manœuvres. Le capitaine Chris Richards, chargé de la sécurité navale, a annoncé que la région entière fera l'objet de patrouilles avec une zone d'exclusion de 200 m autour de chaque bateau. L'événement sera en outre couvert par plus de 1000 journalistes venus du monde entier qui auront à relater pendant plus de dix heures l'événement jusqu'à la fin du festival sons et lumières.