La firme américaine Honeywell vient d'ouvrir des bureaux à Alger. Il s'agit, selon Paul Orzeske, vice-président, directeur général de Honeywell Process Solutions pour la région Europe, Moyen-Orient et Afrique, rencontré lundi dernier à l'hôtel Hilton à Alger, d'une entité légale, la première dans le Maghreb. Cette firme possède des entités similaires dans 41 autres pays dont l'Egypte, le Nigeria et l'Afrique du Sud. « Honeywell est présente depuis douze ans en Algérie. Nous y avons des projets et nous y travaillons avec des fournisseurs. Nous avons décidé de créer une entité légale compte tenu du niveau de croissance atteint par l'Algérie. Nous avons fait un pas de plus pour mieux servir nos clients locaux qui voient d'un bon œil notre installation ici », a indiqué Paul Orzeske. Parmi ses clients, cette firme compte Sonatrach, Naftec, la britannique BP et l'espagnole CEPSA. « Nos clients se recrutent surtout dans le secteur de la pétrochimie. Nous avons consulté nos clients avant d'installer cette entité. Notre modèle de travail n'est pas de vendre des systèmes et partir après. Il y a toujours une dizaine d'années de contrat de maintenance et d'amélioration. On vend une solution qui a une durée de vie. Pendant ce cycle de vie, on continue à offrir des services ou à élargir des systèmes », a relevé Paul Orzeske. Selon lui, la représentation algérienne de Honeywell fournira les mêmes services que ceux offerts par les entités similaires en Allemagne, en Belgique ou en Espagne. Les projets et la maintenance se feront localement. « Jusque-là, la maintenance se fait en Belgique et en France. Nous avons des problèmes de logistique liés à l'envoi des ingénieurs, des pièces de rechange... », a indiqué, pour sa part, Paul Carrière, directeur général régional pour la zone Sud (l'Algérie est classée parmi le groupe de l'Europe du Sud de la firme). L'Algérien Abdelilah Amalou est nommé responsable de cette nouvelle entreprise. Sa mission ? « Il est chargé des affaires courantes de l'entreprise, dirige l'équipe locale, assure l'encadrement des relations clients et le développement des nouveaux créneaux d'affaires dans la région », précise-t-on. Diplômé de l'université Case Western Reserve aux Etats-Unis, Abdelilah Amalou est salarié de Honeywell depuis 14 ans. Il a lancé une campagne de recrutement d'une cinquantaine d'ingénieurs et techniciens algériens. plus de 450 dossiers ont été déjà reçus. L'embauche sera en fonction des besoins de la firme. « Les recrues vont bénéficier de formation au sein de l'entreprise », a assuré Abdelilah Amalou. Les responsables de Honeywell disent qu'ils seront « généreux » en matière de transfert de technologie et de savoir. « Cette formation sera sur des années en Algérie, en Europe et aux Etats-Unis. C'est un investissement à long terme. L'entité d'Alger sera complètement autonome dans une année. Nous n'aurons plus besoin des filiales belge ou française pour assurer des services, prendre des commandes, procéder à la maintenance ou à la vente de produits (...). Nous sommes en mesure d'offrir au secteur pétrolier et gazier d'Algérie un service hors pair, cohérent et fiable sur le long terme », a précisé Abdelilah Amalou. D'après lui, des ingénieurs algériens vont, à l'avenir, être envoyés à l'étranger pour apporter leur savoir-faire aux autres entités de Honeywell. « Et ici, on va se passer des ingénieurs étrangers. Nous avons un projet avec Naftec à Arzew qui va mobiliser des ingénieurs pendant toute la durée de réalisation. Il y a trois projets achevés qu'il faut mettre en marche. Et pour faire fonctionner une raffinerie, il faut au moins huit mois de travail en présence permanente des techniciens d'Honeywell pour le suivi et après la mise en marche. Nous avons déjà des contrats signés à exécuter d'où l'importance d'ingénieurs locaux », a précisé Paul Carrière. Honeywell fournit des solutions d'automatisation de procédés pour l'industrie pétrolière et gazière. « Si elle produit aujourd'hui 1,8 million de barils de pétrole par jour et 853 milliards de mètres cubes de gaz par an, l'Algérie possède encore d'immenses réserves inexploitées qui devraient lui permettre de porter sa capacité de production à 2 millions de barils par jour et à 1,2 trillion de mètres cubes de gaz par an d'ici à 2010 », est-il relevé dans un communiqué de la firme rendu public lundi dernier à Bruxelles. Au niveau international, Honeywell, qui est coté dans les Bourses de New York et Londres, affiche un chiffre d'affaires de 26 milliards de dollars. Elle propose des produits et des services dans les domaines de l'aérospatial, des technologies de contrôle destinées aux bâtiments, sites industriels et secteur résidentiel, des produits automobiles et des turbocompresseurs.