Le quartier populeux d'El Ménia - à proximité de la RN27 - à la sortie nord de la ville de Constantine et menant à Jijel et Mila, a été durant deux jours le théâtre d'émeutes violentes. A l'origine du soulèvement des habitants de ce quartier, un accident survenu dans la matinée du lundi, provoquant la mort sur le coup d'un jeune de 24 ans. Les résidents, qui réclamaient depuis longtemps l'installation de ralentisseurs à un passage jugé trop dangereux, ont bloqué la route pendant plus de quatre heures avant d'être dispersés par les services de l'ordre. Toutefois, le mouvement de protestation reprendra de plus belle le lendemain avec les allures d'une véritable rébellion. Selon des témoins oculaires, des bandes de délinquants et des repris de justice notoires ont récupéré ce mouvement de colère pour investir le terrain et mener des agressions caractérisées sur les passagers des véhicules et des bus. Armés d'armes blanches, ils n'hésiteront pas à délester leurs victimes de leurs objets de valeur. Alors qu'on dénombre des blessés parmi les passants et des vols de sacs, bijoux et téléphones portables, les services de l'ordre mettront des heures pour venir à bout de la manifestation. Jusqu'en fin d'après-midi de mardi, El Ménia, qui a connu un calme relatif, demeure tel un volcan qui menace d'exploser.