Quel crime aurait commis l'opérateur public de téléphonie mobile pour subir les foudres du ministère de l'Education nationale et de l'Office national des examens et concours (ONEC) ? Le département de Boubekeur Benbouzid a « violemment » réagi à l'opération initiée par Mobilis pour mettre à disposition des candidats au baccalauréat leurs résultats par SMS. Si la démarche de Mobilis peut être discutée (signature de convention ou non et avec qui), une telle décision du ministère n'augure pas de bonnes perspectives pour la société de l'information en Algérie où, selon les observateurs, le discours politique est en contradiction avec la réalité du terrain. Ainsi, pour une raison qui ne convainc pas par « son manque de bon sens », le SMS devient victime d'un comportement bureaucratique. Le ministère semble préférer les attroupements devant les lycées à des solutions plus technologiques. Au-delà de la polémique sur la date de publication des résultats, le 2 juillet ou après (Mobilis disait à partir du 2 juillet), serait-ce un problème de droit sur la base de données des résultats du bac ? Même dans ce cas, le bons sens aurait dicté que l'ONEC s'adapte aux nouvelles technologies au lieu d'adopter une attitude frileuse qui relève plus du blocage. Comme « à tout malheur quelque chose est bon », cette histoire révèle que quelque part les technologies de l'information commencent à rentrer dans les mœurs de la collectivité nationale. Aux dernières nouvelles, l'Algérie n'est pas le seul pays au Maghreb qui a bloqué les résultats du bac par SMS, la Tunisie a eu, elle aussi, une polémique entre les opérateurs mobiles et le ministère qui a abouti au blocage de l'opération.