Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, est en colère contre l'opérateur de téléphonie mobile Mobilis. «L'année prochaine, Mobilis n'aura pas le droit de faire ce qu'il a fait cette année […] Je ne vais plus travailler avec eux ni avec personne», a-t-il déclaré lundi dernier à Alger, sur un ton coléreux. C'était en marge d'un dîner organisé en l'honneur des lauréats du baccalauréat 2010. Et pour cause ! Selon lui, Mobilis a diffusé de fausses informations concernant les résultats du baccalauréat 2010. Il a donné pour reçus certains candidats, alors qu'ils n'ont pas franchi la moyenne de 10/20. Huit candidats du lycée Bouamama (ex-Descartes) étaient victimes de cette «grosse erreur». Un proche du secteur rapporte : «C'était le grand choc pour eux et pour leurs parents après un court moment de vive joie. Ce genre d'erreurs ne doit pas se reproduire.» Le ministre est catégorique : «L'expérience avec Mobilis s'est avérée infructueuse. C'est pour cela que j'ai décidé d'arrêter le travail avec eux. A partir de l'année prochaine, les résultats seront connus à travers Internet et affichés dans les établissements. Pas de recours à n'importe quel autre support.» Par ailleurs, Boubekeur Benbouzid dégage toute responsabilité dans les fuites des derniers résultats. «Je ne suis pas responsable de cela», a-t-il affirmé. Et sans le dire clairement, il accuse Mobilis d'en être, en partie, à l'origine. «Moi, j'ai créé un centre de regroupement pour éviter justement la fuite de l'information avant le jour J. Je voulais donner les résultats le 6 juillet. Donner la même information à tout le monde le même jour. Je n'ai pas réussi à le faire. Des journaux sont sortis avec l'information avant la date prévue […] J'étais très mécontent», a déclaré le ministre, soulignant que son département n'est pas le seul à disposer des résultats officiels du bac. «Avant de rendre publics les résultats officiels, nous les transmettons au premier ministère et au département de l'Enseignement supérieur», a-t-il rappelé. Peut-être que des fuites ont eu lieu à ce niveau mais le ministre ne le dit pas clairement. Quelle que soit l'origine de ces fuites, Boubekeur Benbouzid promet de sévir à l'avenir : «Nous allons nous organiser de façon à ce que l'Office national des examens et des concours (ONEC) gère mieux la situation.» K. M.