La convention signée récemment par le PDG de l'Entreprise nationale du sel (Enasel) et le secrétaire général de l'Union des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), portant sur l'approvisionnement des artisans boulangers en sel iodé, est décriée par le Comité national des boulangers pâtissiers (CNBP). En effet, le président du CNBP, Mejdoub Benabdessalam, par ailleurs secrétaire national de l'UGCAA, vient de saisir le PDG de l'ENASEL l'informant que la corporation se considère « non concernée par l'accord ». Nous nous considérons non concernés par cet accord auquel nous n'avons pas été associés ni consultés et dont nous ignorons totalement les tenants et les aboutissants de son contenu », peut-on lire dans le courrier, dont une copie a été transmise à notre rédaction. D'aucuns estiment que la sortie du syndicat des boulangers-pâtissiers ne sert nullement l'intérêt du consommateur, la qualifiant par ailleurs d'« incompréhensible et non fondée ». A signaler que le courrier en question porte l'en-tête du secrétariat exécutif de l'Ugcaa et non pas celui du CNBP. Le SG de l'Ugcaa, Salah Souilah, était injoignable, hier, pour nous donner des précisions. Cautionne-t-il la réaction du syndicat des boulangers ? Si tel n'est pas le cas, sera-t-il amené à exiger des explications à son secrétaire national ? Cependant, la direction générale de l'Enasel, que nous avons saisie, hier, a préféré ne pas commenter le contenu du courrier du CNBP, se contentant de rappeler que l'accord a été signé dans la transparence et largement médiatisé. L'Enasel et l'Ugcaa ont signé, le 28 juin 2005, un contrat pour la distribution de la production de cette société à travers les 48 wilayas du pays. L'accord a été paraphé en marge du passage au forum d'El Moudjahid du PDG de l'Enasel, Ferhat Taha Hussein. L'UGCAA, selon son secrétaire général Salah Souilah, s'occupera de la distribution du produit d'Enasel. Selon cette dernière, la plupart des artisans boulangers utilisent du sel non iodé. « Le sel non traité contient des métaux lourds comme le fer. Ce sont des métaux cancérigènes. Etant fabriqué sans respect des normes internationales, ce produit arrive au consommateur via le réseau informel. C'est un véritable danger », avertissait-il. Et de souligner : « En plus de la maladie la plus connue, le goitre, l'utilisation pour les besoins de consommation du sel non iodé provoque également le cancer. » Unique opérateur à produire un sel « au-dessus de tout soupçon », l'Enasel ne contrôle pas pour autant le marché qui reste dominé par le secteur informel. Cette entreprise du secteur public approvisionne pour 49% le marché du sel de consommation et 85% du marché du sel industriel. Produisant actuellement 100 000 t de sel iodé par an, l'Enasel ambitionne de porter sa production à 400 000 t par an.