Le bac devait franchir un cap cette année et l'examen se dérouler sous le haut signe de la haute technologie et de la communication numérique aérienne. En dehors des sites Internet qui doivent donner les résultats assez rapidement et des chouafate qui donnent les moyennes avant l'examen, il y avait du neuf du côté de la téléphonie : l'opérateur Nedjma doit donner en théorie les résultats du bac sur son site wap, Internet consultable par mobile, Djezzy a fait courir le bruit qu'il avait eu les droits de diffusion des listes de reçus au bac et Mobilis, l'opérateur historique, avait lancé la consultation de la moyenne au bac par simple SMS. Il s'est avéré que tout cela n'a pas eu lieu. Jusque-là, rien d'anormal puisque les promesses ont été difficiles à tenir pour des réseaux et des procédés électroniques relativement récents, qui viennent à peine de sortir l'Algérie de l'ère de la radio en noir et blanc. Mais pour Mobilis, le gag a été plus loin puisque le 1er juillet, les candidats au baccalauréat ont appris que le 2 juillet, en entrant le numéro de matricule du candidat et l'envoyant à la centrale Mobilis, un SMS serait aussitôt renvoyé avec la moyenne exacte du candidat. C'est tout naturellement qu'à partir de minuit 2 juillet, les premiers inquiets candidats bombardent Mobilis de SMS pour savoir où ils en sont. Le système ne fonctionnant pas, les candidats ont essayé toute la nuit. Le lendemain, Mobilis annonçait par voie de presse qu'il ne pouvait finalement pas assurer ce service. Trop tard puisque dans la nuit fatidique du destin, l'opérateur gagnait des millions par SMS. Après cette erreur de logistique puis de communication, Mobilis va-t-il rembourser tous les SMS perdus ? On ne sait pas encore, mais s'il ne le fait pas, les candidats sont prêts à signer une pétition pour retirer le bac au patron de Mobilis. Dans le cas où il l'aurait déjà.