La coordination syndicale représentant les cinq groupes ERIAD s'oppose à la cession des actifs du Moulin d'Oran et dénonce « les agissements néfastes et irresponsables » de la Société de gestion des participations, la SGP CEGRO. Dans un communiqué rendu public hier, la coordination syndicale exige l'intervention des pouvoirs publics pour « mettre un terme au dérapage de la SGP et éluder une explosion sociale autant latente qu'imminente aux conséquences graves et des débordements susceptibles de déboucher sur l'irréparable ». Favorable au dialogue, la coordination syndicale a mandaté le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de l'industrie agroalimentaire (FNTIA), Kamel Benabbou, à parler au nom de ces syndicats et à mener toute forme de négociations ou d'actions qui pourraient désamorcer au plus vite la crise. M. Benabbou, faut-il le préciser, a souligné, dans une correspondance adressée au président du directoire de la SGP, que le côté social du dossier du groupe ERIAD est occulté. Il a fait rappeler à la SGP que « la loi fait obligation d'associer le partenaire social à toute opération de négociation ». Selon la correspondance de M. Benabbou, cela n'a pas été respecté. Il a précisé en outre que « le gré à gré » est interdit par la loi. Il a ainsi relevé le manque de transparence dans la procédure. Le syndicat du groupe ERIAD d'Alger a dénoncé, de son côté, dans une lettre adressée au président de la République, « les contraintes exogènes d'ordre financier » auxquelles est confrontée l'entreprise.Ces contraintes risquent de provoquer un rétrécissement constant des chiffres d'affaires qui conduira l'entreprise vers « une asphyxie générale ». Le syndicat demande au président de la République de diligenter une commission d'enquête pour faire la lumière sur « des faits graves » constatés par les travailleurs. « La situation de l'entreprise ne cesse de se dégrader », observe le syndicat tout en relevant la fermeture de certaines unités, l'arrêt d'autres et le retard dans le paiement des travailleurs. Afin de dissiper certaines suspicions, le syndicat a exigé l'engagement d'un audit, notamment en ce qui concerne « la non-cession des actifs non utilisables et non rentables et dont les ressources peuvent être un moyen pour desserrer l'étau ». A titre d'exemple, la biscuiterie de Corso fermée depuis 1999.