Les citoyens ne cachent par leur inquiétude devant la montée de la violence dans les zones urbaines avec son lot de vols à l'arme blanche et de crimes de sang. Ils semblent très préoccupés par l'évolution dangereuse de ces fléaux qui ont prospéré à l'ombre du terrorisme et de la conjoncture économique difficile que vit le pays. En effet, il ne se passe pas un jour sans que l'on enregistre des actes criminels de ce genre, particulièrement dans les grands centres urbains, tels que Chlef, Chettia et Boukadir. Les bandits, armés de couteaux et de sabres, agissent souvent dans les lieux publics et n'hésitent pas à s'attaquer aux commerces et aux habitations, dont les propriétaires sont momentanément absents. Mercredi dernier, vers 4 h, ils ont ciblé un policier en civil qui attendait son collègue devant son domicile, à la sortie sud de Chlef, pour le ramener à Alger. Au nombre de trois, munis de sabres, les malfaiteurs l'ont attaqué à bord de son véhicule pour le délester de son téléphone portable, selon les premiers éléments de l'enquête. Une fois leur forfait accompli, ils ont tenté de prendre la fuite avec l'appareil volé. Blessé au cou et au visage, le policier a fait, dit-on, usage de son PA par des tirs de sommation, atteignant l'un des assaillants à la poitrine, qui a rendu l'âme au cours de son transfert à l'hôpital de la ville. L'agent a été arrêté et conduit au commissariat pour enquête. Le phénomène est donc grave et n'épargne ni les services de sécurité ni les responsables, et encore moins les simples citoyens. En visite de travail dans la région, il y a une dizaine de jours, le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, avait tenu à le rappeler en soulignant que « la priorité actuelle des services de police reste la lutte contre le crime organisé ». Ce qui explique le déploiement opéré dans ce sens à travers la réalisation de nouvelles sûretés urbaines et la mobilisation des citoyens pour une coopération effective avec les services de l'ordre. Il est évident que la lutte contre la criminalité et la délinquance, qui ont atteint un seuil alarmant, n'est pas uniquement l'affaire des services de sécurité et des familles, elle nécessite également l'implication de toutes les parties concernées, dont les pouvoirs publics, les élus locaux, le mouvement associatif, l'école et la mosquée. Tout ce monde doit, en principe, œuvrer dans le même sens : assurer une prise en charge efficace et urgente à la jeunesse abandonnée, au double plan social et économique. C'est à ce prix seulement qu'on pourra éviter à la wilaya une autre période sombre de son histoire.