Au lendemain de la série d'attentats qui a visé Londres, des affiches énormes avec le slogan « Nous sommes tous Londoniens. Contre le terrorisme et pour la liberté » tapissent les murs de Rome. Hier encore, les Italiens ne parlaient que de cet événement. Après que le communiqué revendiquant les opérations terroristes, qui a circulé hier dans les médias, sans qu'il soit encore authentifié, et dans lequel une organisation qui se fait appeler le Jihad en Europe promet un sort égal aux Italiens et aux Danois, la préoccupation a gagné les plus flegmatiques d'entre les Italiens. Le chef de la diplomatie italienne, Gian Franco Fini, intervenant dans un débat télévisé, a recommandé d'identifier les cellules dormantes en Italie et à les isoler du reste de la communauté musulmane. Appelant ses concitoyens à ne pas faire d'amalgame et à ne pas « voir en chaque musulman un terroriste potentiel », le ministre des Affaires étrangères italien a souligné que « si cette équation passe, c'est le terrorisme qui va gagner ». Pour sa part, le leader de la coalition du centre gauche et ancien président de la Commission européenne, Romano Prodi, affirme que les terroristes ont voulu envoyer « un message très clair ». En touchant « la plus importante métropole durant le G8, ils ont voulu montrer qu'ils pouvaient frapper n'importe où ». Les dirigeants italiens ont réagi rapidement à l'attaque exprimant leur condamnation du terrorisme et assurant de leur solidarité les Anglais. Dans un message envoyé à la reine Elisabeth II, le président de la République italienne, Carlo Azeglio Ciampi, a déclaré que « le terrorisme est une menace globale. Il met en péril la stabilité et la sécurité de tous les pays et doit être combattu avec fermeté ». Le vice-président de la Commission européenne, Franco Frattini, a annoncé que l'Union européenne a décidé d'accélérer la mise en place d'un réseau de services de renseignements européens, à travers des données informatisées, dès le 13 juillet. « Bloquer totalement la menace terroriste est très difficile. La réduire au maximum est possible », a affirmé le responsable de l'Union européenne. Mais l'opposition est revenue à la charge pour réitérer sa position contre la présence militaire italienne en Irak. Le secrétaire général du parti des communistes italiens Oliviero Diliberto a expliqué : « Je ne me lasserai jamais de répéter que le terrorisme et la guerre sont les deux faces d'une même médaille. Ils s'alimentent mutuellement et la violence de l'un appelle la violence de l'autre. » Quant aux responsables du parti xénophobe de la Ligue du Nord, membre de la majorité au gouvernement, ils n'ont pas raté l'occasion pour marcher à Milan « contre le terrorisme islamique » et contre « l'invasion des immigrés clandestins ». A Rome, une marche silencieuse a été organisée, hier soir, sur la place du Capitole, en présence des représentants des trois religions monothéistes.