Quatre violentes explosions dont trois dans des bouches de métro et une quatrième dans un autobus ont provoqué la mort de 50 personnes et blessé plus de 700 autres. Les attentats présentent toutes les caractéristiques d'Al Qaïda selon le patron de Scotland Yard Londres a vécu à son tour ses pires scènes d'horreur à la suite d'une série d'attentats à l'explosif. L'événement macabre s'est produit au lendemain de l'ouverture du sommet du G8 à Gleaneagles en Ecosse et de l'attribution à londres des jeux olympiques d'été de 2012 par le Comité International Olympique. Tout indique que les mesures de sécurité des services de sécurité britannique, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, ont été déjouées par les auteurs des attentats, à voir la coordination des différentes explosions. Tôt, jeudi matin, 8h51 locales, une déflagration se produit sur une rame du métro londonien situé à une centaine de mètres de la station de Moorgate dans le quartier financier. Sept personnes y ont péri. Cinq minutes plus tard, c'est la station de King's Cross dans le nord de la ville qui est visée par une explosion encore plus violente. Le bilan est cette fois-ci très lourd. Pas moins de vingt et un morts sont recensés. à 9h17, Londres est secouée par une nouvelle détonation, dans la station de Edgware où sept autres voyageurs ont perdu la vie. Ce n'était pas fini, puisque une demi-heure après c'est un des célèbres autobus londoniens à deux étages qui explose entre Woburn Square et Russel Square toujours dans les quartiers nord. La police annonce que deux personnes y ont été tuées. Le premier bilan de trente-sept morts passe à plus de cinquante morts et sept cents blessés, selon la police Scotland Yard, hier, à la mi-journée. Hier matin, la vie a repris son cours normal, avec la remise en service de dix des douze lignes du métro totalement à l'arrêt jeudi. Quatre lignes fonctionnaient partiellement en raison des importants dommages subis par les rames. Idem pour le transport par autobus, dont plusieurs lignes avaient été suspendues la veille après les attentats. Sitôt le choc passé, les services de sécurité et du renseignement britannique mettent leur machine en branle dans l'espoir de retrouver les auteurs des attentats. Tony Blair, le chef du gouvernement britannique, a suspendu sa participation au sommet du Groupe des huit pour se rendre par hélicoptère vers la mi-journée à Londres afin de constater l'ampleur des dégâts et prendre éventuellement des mesures d'urgence. Il est revenu en écosse tard dans la soirée pour poursuivre les travaux avec ses pairs. Dès hier matin, une véritable chasse à l'homme est lancée dans les quartiers londoniens réputés pour leurs activités islamistes. Prise de court par ces attaques terroristes, la cellule antiterroriste de Scotland Yard fait l'objet de sévères critiques, notamment de la part de la presse britannique. Le quotidien Guardian ne s'est pas privé d'écrire que les responsables de cette structure avaient estimé à tort que les “chefs d'al-Qaïda n'avaient pas la capacité d'ordonner une attaque coordonnée en Grande-Bretagne”. Le Financial Times a de son côté qualifié les services du renseignement britannique d'“inefficaces”. Ces critiques sont justifiées par le fait que la Grande-Bretagne a de tout temps été menacée par al-Qaïda, particulièrement depuis son engagement aux côtés des états-Unis dans la guerre contre l'Irak en mars 2003. Ceci étant, les attentats ont été revendiqués par un groupe, inconnu jusque-là, qui affirme être la branche du Jihad en Europe, de la mouvance d'Oussama Ben Laden, al-Qaïda. Dans la revendication sur un site internet, d'autres pays européens sont menacés d'attentats, d'où des mesures de vigilance ont été rapidement prises dans la journée de jeudi. En France, par exemple, le plan Vigipirate est passé de l'orange au rouge. K. ABDELKAMEL