« Nous avons prévu la crise en Kabylie deux ans avant le déclenchement des événements. Nous avons également prévu les émeutes de l'eau. Nos systèmes d'analyses et les rapports des renseignements généraux nous le permettent », a révélé hier Ali Tounsi. « Des rapports nous parvenaient sur des préparatifs », poursuit-il. Invité à donner plus de détails, le DGSN a ajouté que ses services avaient eu vent des « réunions des archs et de partis comme le FFS ». « Tout le monde était au courant », a-t-il lancé. Les pouvoirs publics ont-ils été prévenus ? La commission d'enquête sur les événements de Kabylie a-t-elle été informée ? Les câbles de transmission de l'information entre institutions ont-ils été sectionnés ? Ali Tounsi a refusé de polémiquer. « Il fallait prendre un train de mesures, une coordination entre les services... Je ne vais pas dire que mes chefs n'ont rien fait... », a-t-il répondu. Le rapport préliminaire de la commission Issad sur les événements en Kabylie du printemps 2001 a souligné que « si une ‘'main'' quelconque peut, aussi rapidement et aussi facilement, soulever une région du pays, loin des côtes, des ports et des aéroports, cela signifierait que l'Algérie est dangereusement vulnérable et que la République n'est pas capable de prévoir, déceler et contenir ».