La visite d'inspection effectuée par le ministre des PME et de l'Artisanat à la de la wilaya de M'sila, les 8 et 9 juillet, a été une opportunité pour tout un chacun d'appréhender, d'une part, l'ampleur de la régression des petites et moyennes entreprises publiques toutes filières confondues après la cession de leurs actifs aux travailleurs et, d'autres part, l'anarchie qui a caractérisé l'investissement pour l'implication du secteur privé dans la relance de l'activité économique. Le désengagement de l'Etat de la sphère économique dans la wilaya de M'sila s'était matérialisé par la dissolution d'entreprises locales, suivie de la cession de leurs actifs aux travailleurs, opération qui avait permis de créer 36 sociétés de travailleurs, dont la plupart, sinon la totalité, ont disparu. Les sociétaires ont dû vendre leurs actions à des repreneurs plus aptes à valoriser ces actifs. Cette formule de cession d'actifs au profit des travailleurs conçue dans la précipitation, car dépourvue de mécanisme de pilotage, a été un véritable fiasco et le désengagement de l'Etat visé à travers cette formule a été sans effet, et les sociétaires dans cette confusion étaient acculés à vendre leurs parts à des repreneurs et demeurer dans le giron de l'Etat tant que demandeur d'emploi. Le désengagement de l'Etat au lendemain de l'ajustement structurel imposé par l'institution de Breton Woods avait été traduit au niveau de la wilaya de M'sila par la facilitation des procédures pour le secteur privé à créer une base industrielle à même de relancer l'activité économique après la dissolution massive des entreprises locales. Conséquemment à cela, il y a eu la création d'une capacité de production en matière de semoulerie, par exemple, de 280% supérieure à la demande. Situation qui menacerait la survie de ces unités de production pour lesquelles des sommes faramineuses ont été consenties. Réagissant à cela, le ministre de la PME a déploré, lors d'un point de presse, cette situation qui semble être, dira-t-il, la conséquence d'une absence caractérisée d'une étude de marché, qui a fait qu'on se retrouve en présence d'une production de 280% supérieure à la demande. A cela, a-t-il ajouté, « il faudrait penser à l'exportation, sinon ça va être une concurrence interne qui sera destructrice ». Après les facilités de l'Etat pour l'investissement, la forte propension à la création de la richesse n'a pas été suivie par les autorités locales pour la mise en place de zones d'activité à même de recevoir les projets dans différents domaines, de sorte que les investisseurs n'ont eu d'autre recours qu'investir des terrains vagues et ériger des projets qui ont coûté les yeux de la tête à leurs promoteurs. Le cas de l'unité de fabrication de dalle mince monocouche de Rahmani, qui avait un problème d'amenée d'électricité et de gaz, opération qui lui a coûté, croit-on savoir, 3 milliards de centimes, paraît éloquent.Leur impact socioéconomique n'est pas appréhendable du fait de la défaillance dans cette wilaya en matière d'information économique, et la chambre d'industrie et de commerce semble jouer le rôle de bureau d'enregistrementHormis la laiterie du Hodna, qui peut-être considérée comme le fleuron de l'industrie agroalimentaire, née dans un contexte concurrentiel, virulent, et d'autres unités de production de matériaux de construction qui ont leur part dans le marché local et régional, le reste des PME navigue à vue dans un environnement économique qui n'a pas trouvé encore ses marques.