A cheval entre l'Orient et l'Occident, Istanbul La Belle, source d'inspiration de nombreux écrivains, ne cesse de faire rêver. A trois heures et demie d'avion, le déplacement en vaut indiscutablement la peine. Proposer une sélection des attractions culturelles de la ville serait très difficile, surtout lors d'un premier voyage. Cependant, certains monuments restent incontournables. Sainte Sophie, haut symbole de la présence romaine et de la puissance de l'Empire ottoman, est à Istanbul ce que la tour Eiffel est à Paris. Construite à partir de 532, sur ordre de l'empereur Justinien, son architecture et ses mosaïques attirent toujours autant de touristes. A la sortie du monument, la traversée du parc de Sultanahmet vous mènera à la Mosquée Bleue. Le parc, très fleuri, reste agréable malgré les mauvaises herbes « en costume trois pièces », dont chacun se passerait bien. Attention aux rabatteurs qui essaieront toujours de vous diriger vers la boutique de souvenirs ou de tapis d'un cousin ou d'un oncle -hors de prix- et dont vous aurez beaucoup de mal à vous débarrasser. De même pour les vendeurs de cigarettes, d'eau et les cireurs de chaussures, véritables pièges à touristes. Poursuivons notre visite, et nous voilà arrivés au Palais de Dolmabahce. Construit sur l'emplacement d'un ancien port sur la rive du Bosphore, il reste l'un des témoins importants de l'histoire de la ville. Ancienne cour royale, le palais actuel fut mandé par Abdul Mecit I et servit notamment de résidence impériale aux sultans ottomans, avant de devenir la résidence de Mustafa Kemal Atatürk, dans laquelle le fondateur de la nouvelle République turque trouva la mort en 1938. L'ensemble du site s'étend sur plus de 100 000 m2. Autant donc prendre une bonne partie de la journée pour profiter pleinement d'une visite fructueuse. La plus grande mosquée de la ville, Sülemaniye Camii, fut érigée en 1550 par Süleyman le Magnifique. Située sur la colline de la Corne d'Or, la mosquée dotée de 28 coupoles est incontestablement la plus belle de l'ancienne Constantinople. Le flâneur profitera également d'une vue imprenable sur la ville. Le Grand Bazar n'est sans doute pas le meilleur endroit pour faire de bonnes affaires. Véritable caverne d'Ali Baba du tourisme de masse, les prix affichés par les commerçants restent exorbitants. Il n'empêche que rater la visite des 66 ruelles et des 2500 échoppes est une occasion manquée de mieux connaître Istanbul, d'autant plus que cet endroit reste celui où vous trouverez les plus beaux souvenirs de votre séjour. Si vous ne deviez voir qu'un seul monument d'Istanbul, ce serait indiscutablement la Citerne basilique. Sensations fortes garanties. Construite par Constantin au IVe siècle et agrandie par Justinien, la voûte, soutenue par 336 colonnes récupérées dans des temples païens, accueille certains concerts en fin de semaine en été. Il serait dommage de quitter Istanbul sans avoir assisté à une cérémonie de derviches tourneurs, comme les voyageurs d'autrefois, qui, par leurs mouvements, nous renvoient à des symboles de la vie et de la mort, et à une certaine vision de l'existence, voire à une sagesse ancestrale et à une autre perception des sens, sans être passé par le marché de Galatasaray (ouvert tous les jours), riche en couleurs et en senteurs, ni avoir pris le temps de fumer le narguilé sur les rives du Bosphore. Istanbul, hier comme aujourd'hui, est une ville cosmopolite. Les richesses historiques, architecturales ainsi que l'ambiance bohème risquent de vous faire planer. Garde tout de même à l'atterrissage...