N'était l'annonce de la participation du Rassemblement national démocratique (RND) aux élections anticipées en Kabylie, Mouloud Chorfi, le porte-parole officiel de ce parti politique, n'aurait rien apporté d'autre dans ses bagages pour le meeting de jeudi dernier à Annaba. Dans cette rencontre régionale organisée dans une salle surchauffée, plusieurs fausses notes ont accompagné le discours de Mouloud Chorfi. Discussions et palabres au portable ont accentué la sensation de plusieurs universitaires, cadres et autres de Annaba, Souk Ahras et Tarf que leur présence à ce rassemblement était quelque peu déplacée. Ce qui n'a pas empêché Mouloud Chorfi de s'attarder longuement sur le soutien inconditionnel de son parti à toutes les démarches politiques, économiques et sociales engagées par le président de la République. Il a parallèlement voulu donner un coup de vernis aux actions entreprises par le gouvernement présidé par Ouyahia, le secrétaire général du RND. C'est en son nom qu'il a solennellement exprimé un acte de contribution en battant sa couple sur le dos des représentants des autres partis politiques membres de l'Alliance présidentielle. Sans les citer, il a parlé de non-apurement de certaines questions politiques. « Le RND ne permettra à quiconque de régler des comptes sur son dos », avait tenu à préciser M. Chorfi, comme s'il s'agissait de bien se faire comprendre par ses « alliés ».Le discours de politique générale prononcé à Annaba par Mouloud Chorfi contenait des termes d'ouverture et de fermeté. « Renouveau, réformes de l'éducation et de la justice, tolérance, conciliation nationale, rassemblement » étaient les mots clés qui revenaient sans cesse dans les propos du porte-parole officiel du RND. A ce rassemblement de Annaba où puaient médiocrité et opportunisme de certains syndicalistes locaux, Mouloud Chorfi a également tenté de balayer cette impression générale de la place politique nationale attestant que le RND est confronté à une désertion chronique de ses militants. Qu'il était atteint de sclérose générée par le manque de punch et d'idées mobilisatrices de ses cadres et militants. Dans son discours digne de l'épopée du parti unique car constamment interrompu par des applaudissements inopportuns, le porte-parole officiel du RND, en bon syndicaliste qu'il était, avait paru résolu à tancer ses troupes, jeter bas l'idée d'un RND moribond et à imaginer du neuf.