Béjaïa compte parmi les wilayas où a été signalé, durant ce premier semestre 2005, le plus de cas d'intoxications alimentaires. Sur un total de 1865 cas de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) enregistrées durant cette période, la majorité a été signalée, pour la plupart en janvier dernier, dans cette wilaya, avec 689 cas dont 655 dans la localité de Guendouza. Comme aliment en cause de ces intoxications, l'eau de boisson non traitée. C'est ce qui ressort de la communication faite, hier, par le Dr Hellal du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, à l'occasion d'une rencontre sur les intoxications alimentaires organisée par son département. Il n'en demeure pas moins que les wilayas d'Oum El Bouaghi et de Souk Ahras étaient les plus touchées par les TIAC, avec 121 et 107 cas signalés. Ces intoxications, dont les principaux germes responsables sont les staphylocoques, les salmonelles et clostridium botulinum, signalées également à un degré moindre dans d'autres wilayas du pays, sont dues, essentiellement, à la consommation d'une eau non traitée, mais également à la consommation d'autres aliments, notamment couscous, viande, œufs, thon-fromage, petit-lait, pâtisseries, viande hachée et sardines en conserve. Les cas de TIAC jusqu'à là enregistrés sont pour la plupart survenus au cours d'une restauration collective, avec 60% des cas. C'est en majorité dans le milieu familial (45,73% de cas) qu'ils sont de plus en plus signalés. Les aliments contaminants sont d'ailleurs les plats cuisinés. Près de 40% des cas d'intoxication ont pour origine les plats cuisinés. Pour sa part, intervenant sur le contrôle de la salubrité des aliments, le Dr Fouzia Mouffok, de l'Institut Pasteur, a estimé que c'est surtout la volaille qui est responsable des intoxications alimentaires. Celle-ci a insisté sur le stockage des aliments qui doit se faire dans de bonnes conditions d'hygiène. Elle a également insisté sur une approche intégrée de tous les secteurs concernés. Le Dr Hellal a fait savoir que le taux de morbidité est très élevé. Celui-ci est passé de 1997 à 2005 de 12,92 à 5,51. Quant au taux de létalité, il est passé de 4,26 à 0 durant la même période. Le Dr Hellal a estimé que la surmédiatisation des TIAC entraîne la psychose chez la population. De son côté, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Amar Tou, a insisté sur la délimitation des responsabilités au cours de la survenue d'une intoxication, soulignant le rôle que doivent jouer les pouvoirs publics et la société civile pour la sensibilisation dans la consommation. Il a, en outre, annoncé le lancement prochain d'un plan de redressement lié à 40 dossiers importants qui toucheront tous les domaines de la santé publique. D'autres rencontres du même genre mais pour d'autres domaines de la santé publique sont également programmées dans les prochains jours, a signalé le ministre.