Bilan Durant le premier trimestre de l?année en cours, l?Algérie a enregistré 1 865 cas de Toxi-infections alimentaires collectives (Tiac). Ce chiffre a été jugé trop élevé par les participants à la journée d?étude sur les Tiac, organisée, hier, au ministère de la Santé. Dès le début de l?année, la cote d?alerte a été donnée par la wilaya de Béjaïa, qui a enregistré 655 cas d?intoxications en une journée. Ce sont les eaux de boissons non traitées qui ont été mises en cause. Le 11 janvier, soit trois jours plus tard, c?est au tour de la ville d?Oum El-Bouaghi, de compter ses intoxiqués. 61 personnes y ont bu des eaux de boisson contaminées. D?autres villes leur succéderont durant le premier semestre 2005, pour nous donner l?actuel chiffre communiqué par le ministère de la Santé. Des villes comme Souk-Ahras, Biskra, El-Tarf et Tipaza et ce lors de différentes manifestations, telles qu?une cérémonie religieuse ou un mariage, ont eu leur lot d'hospitalisés. Pareil pour la cité universitaire de Souk-Ahras avec 84 cas recensés et la station thermale de Hammam Bouhadjar à Aïn Témouchent où 64 personnes ont été intoxiquées après avoir mangé de la viande hachée (merguez). Ainsi, la restauration collective est à l?origine de 60 % des toxi-infections alimentaires contre 40 % pour la restauration familiale, indiquent les chiffres du ministère de la Santé. Quant aux aliments contaminants, il ressort que les plats cuisinés sont à 39 % responsables des Tiac. Les pâtisseries suivent avec un taux de 34,34%. Les produits laitiers occupent la troisième place avec 18%. Comme facteurs impliqués, l?étude menée par le ministère de la Santé indique la présence d?infections chez le manipulateur ; l?erreur dans le processus de préparation, les délais entre la préparation et la consommation, le non-respect de la chaîne du froid et des températures de cuisson normalisées, l?utilisation de matières premières douteuses, l?utilisation de restes et la préparation d?une quantité excessive d?aliments. «En somme, autant de dépassements auxquels il faut faire face pour mettre à l?abri la vie du citoyen», indiquera le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Amar Tou. Présidant cette journée d?étude, il précisera que la lutte contre l?intoxication alimentaire collective est l?affaire de tous. «Il s?agit d?un travail multisectoriel, d?où la nécessité de fixer les responsabilités et les prérogatives dès le départ», a-t-il ajouté. Et de rappeler que les Tiac ne sont plus les causes de décès comme ce fut le cas durant l?année 2004 ou cinq personnes sont mortes alors que le pic a été atteint en 1998 à la suite de l?apparition de botulisme notamment à Sétif, à la suite de la consommation de cachir avarié qui a occasionné 42 décès et 345 hospitalisations. Pour éviter pareille éventualité, le ministre a appelé à l?union de tous les efforts et à la vigilance du citoyen qui reste un acteur important dans la lutte contre les Tiac.