Un commissaire-priseur, connu sur la place de Constantine, et cinq cadres de la succursale Digromed du Vieux Rocher ont été déférés, mercredi dernier, devant la justice et placés sous mandat de dépôt par le magistrat instructeur du tribunal compétent pour des malversations dont le préjudice financier causé à l'entreprise s'élève à 122,5 millions de centimes, selon les estimations faites par la Gendarmerie nationale qui a diligenté une enquête suite à une plainte déposée par les instances supérieures de cette succursale. Pour rappel, celle-ci avait déjà été éclaboussée, il y a quelques mois, par un scandale dans lequel ont été impliqués le responsable de cette structure et deux pharmaciens accusés de trafic de psychotropes (du Rivotril), de détournement d'argent, de médicaments et de faux et usage de faux.Une triste affaire qui avait causé à Digromed un préjudice financier de 630 millions de centimes et qui s'est soldée, rappelons-le, par l'emprisonnement du premier responsable de cette structure. Ce dernier se retrouve impliqué alors qu'il purge actuellement sa peine au centre pénitentiaire de Constantine. Selon les conclusions de l'enquête diligentée par le groupement de gendarmerie de Constantine, le commissaire priseur désigné par les membres de la commission de liquidation de l'entreprise pour la vente aux enchères de 33 lots de biens et équipements divers de l'entreprise serait le personnage central de cette nouvelle affaire Digromed. Entre autres malversations dont il est accusé, il lui est reproché de ne pas avoir respecté les règles régissant les procédures de liquidation de biens et équipements par la voie de la vente aux enchères, notamment la fin de non-recevoir signifiée à cinq postulants qui voulaient se désister conformément à la réglementation en vigueur. Ce qui a permis au liquidateur d'empocher au passage la confortable caution déposée à son niveau au lieu de la restituer à qui de droit. Il agira de même à l'égard de deux autres acheteurs qui avaient restitué leurs lots. Il a empoché également d'importantes sommes d'argent correspondant au montant d'une ristourne de 10% décidée par la commission de liquidation de l'entreprise pour accélérer le processus de 16 lots restés en souffrance, mais non respectée par le commissaire priseur qui aurait empoché ces 10% qui devaient profiter aux postulants, lesquels avaient eux-mêmes suggéré cette remise en prétendant à juste titre que les lots restants étaient loin de valoir leur mise de départ. Entre-temps, les membres de la commission de liquidation n'avaient pas obtempéré à l'ordre signifié par la tutelle de changer de commissaire priseur et de procéder au plus vite à la vente aux enchères des onze derniers lots. Une fois le doute installé, la machine judiciaire s'est mise en place. Les investigations menées par la section de recherche de la Gendarmerie nationale ont fait le reste en aboutissant à l'arrestation du commissaire priseur et des chefs de service des transports et de l'entretien, du contentieux, hygiène et sécurité et celui des ressources humaines, tous membres de la commission chargée de la liquidation des 33 lots composés de biens et équipements de l'entreprise.