Le complexe de fabrication de papier pour ondulé et de papier tissu à base de vieux papier et de carton de récupération sera opérationnel dans quelques semaines. » C'est ce qui a été annoncé hier par les responsables de Tonic Emballage, à l'occasion d'une journée portes ouvertes organisée à l'attention des médias et de quelques personnalités du monde industriel opérant en Algérie. Le complexe, situé à Bou Ismail, à 40 km à l'ouest d'Alger, est un grand projet dont l'avancement des travaux a atteint 60%. Déployé sur 25 ha, le complexe doté de machines et de technologies finno-suédoises devrait permettre la création de 2000 postes d'emploi et une production annuelle de 140 000 t de papier pour ondulé et 28 000 t de papier tissu. En effet, le complexe devrait produire, à base de vieux papiers de récupération, une gamme variée de produits tels que les papiers mouchoirs, les nappes, les papiers hygiéniques et les papiers à face glacée. Grâce à une technologie fournie par le géant finlandais Mestso Paper, l'usine compte produire 80 t par jour de papier tissu 100% à base de papier recyclé et de pâte noble. Pour ce qui est du papier pour ondulé, l'équipement « Liner Board » est fourni par le suédois Metso Como, doté d'une capacité de production de 400 t par jour. Le test liner, le fluting et le white tope sont, entre autres, parmi les produits qui seront fabriqués par Tonic Emballage. Il y a lieu de noter que le complexe papetier sera pourvu « d'une station de traitement des eaux usées de 2000 m3/j, d'une unité de dessalement d'eau de mer de 5 000 m3/j et d'une centrale de production d'énergie de 23 MWe à l'horizon 2007 ». Pour Tonic Emballage, le complexe papetier a déjà démarré il y a plus d'un mois lorsque le réseau de bennes tasseuses a été mis en place. En effet, une vingtaine de camions équipés de bennes tasseuses ont été installés en mai dernier, dans le cadre d'une opération pilote, à des endroits stratégiques à Alger, et ce, pour commencer le programme de récupération de vieux papiers et cartons. « Une flotte de 500 camions sera mise en place à travers plusieurs régions du pays », assure l'entreprise. Pour le premier responsable de Tonic, Abdelghani Djerrar, « investir dans l'amont du process papier, après de longues années passées à transformer ce matériau, est un aboutissement a priori logique mais pas du tout évident, compte tenu de la difficulté de la tâche à accomplir. » Evoquant l'énormité des sommes d'argent devant être injectées dans un tel projet, le PDG de Tonic dira que « l'industrie papetière fait partie des industries les plus complexes et les plus coûteuses en investissements. La fabrication du papier étant boulimique en énergie et en eau, des injections de capitaux élevés dans ces créneaux sont rendus incontournables ».