Le complexe papetier de Tonic Emballage, dont le taux de réalisation a atteint les 60%, devrait être opérationnel en novembre prochain. C'est ce qui a été annoncé, hier à Alger, lors d'un séminaire organisé par l'entreprise sur le thème « L'industrie papetière en Algérie : passé, présent et perspectives ». Les responsables de Tonic ont tenté, tout au long de la rencontre, à démontrer l'importance du projet et son impact économique et social, notamment en ce qui concerne la création d'emplois, la réduction de la facture en devise à l'importation et la diminution de la dépendance à l'étranger en matière de d'utilisation des différents types de papier. Déployé sur 25 ha, le complexe, doté de machines et de technologies finno-suédoises, devrait produire annuellement 140 000 t de papier ondulé et 28 000 t de papier tissu. Une gamme variée de produits, à base de vieux papier de récupération, sera ainsi produite à l'exemple des papiers mouchoirs, des nappes, des papiers hygiéniques et des papiers à face glacée. Il convient de noter, à ce propos, que le complexe papetier sera pourvu « d'une station de traitement des eaux usées de 2 000 m3/j, d'une unité de dessalement d'eau de mer de 5 000 m3/j et d'une centrale de production d'énergie de 23 MWe à l'horizon 2007 ». Cependant, en raison de l'énormité des sommes d'argent investies dans ce projet, l'entreprise Tonic serait confrontée à des difficultés financières qui l'ont contrainte à procéder à des « mises en congé temporaires » d'une partie de son personnel. Interrogé à ce propos, Marsel Kada, cadre dirigeant à Tonic, n'a pas nié l'existence de ces ennuis financiers, mais a tenté de minimiser leur impact sur les activités de l'entreprise. « Pour l'heure, il n y a pas le feu, mais il y a des inquiétudes », a-t-il indiqué tout en précisant que l'entreprise « est en train de chercher des solutions avec (ses) partenaires (clients, banques, pouvoirs publics) ». Pour convaincre ceux qu'il qualifie de partenaires, Tonic Emballage mise sur la solvabilité de son projet, ses retombées bénéfiques sur l'économie nationale et... la compréhension des pouvoirs publics. Les responsables de l'entreprise n'ont pas cessé de répéter, durant le séminaire, que Tonic « est arrivée à un point de non-retour en matière d'investissement » et que son projet sera inévitablement compromis s'il n'est pas accompagné jusqu'à son achèvement. Invité à la rencontre, un représentant de Metso Paper, fournisseur mondial de Tonic en machines et équipement de dernière technologie, n'a pas manqué lui aussi de souligner que « la production du papier et carton demande un investissement très lourd en capitaux » et que Tonic s'est dotée de la machine la plus rapide et la plus performante (1600 m de papier/min) de tout le bassin méditerranéen. Retraçant l'expérience étrangère dans le domaine du papier et du carton, le représentant de Metso Paper dira que l'achat de nouvelles unités de production va s'accélérer surtout dans les pays à fort potentiel tels que l'Algérie qui sera, selon lui, « la Chine » du Maghreb en termes de consommation de papier. La croissance des pays émergents est « un élément majeur de l'augmentation de la consommation dans le monde », dira-t-il avant de préciser : « L'exemple de la croissance de la consommation de la ouate dans la zone MENA donne une idée de la forte demande dans les cinq années à venir. »