La commune d'El Khroub, seconde grande agglomération de la wilaya de Constantine, semble s'accrocher à une tradition séculaire, à savoir l'élevage de bétail en pleine concentration urbaine ! En effet, le « village écurie », comme certains s'amusent à qualifier cette commune, s'est agrandi avec les années à mesure que les cités OPGI se peuplaient d'habitants et est devenu aujourd'hui une « mégaville écurie », et ce, malgré la volonté des autorités locales qui se sont succédé à la tête de la mairie d'El Khroub, pour « délocaliser » et éloigner ces étables du centre urbain. Les troupeaux de bétail sont donc omniprésents dans cette commune qui semble cependant moins « encombrée » ces derniers mois de bêtes à cornes comparativement à la nouvelle ville Massinissa, fraîchement construite et appelée à accueillir plus de 100 000 âmes. En effet, toute la volonté des autorités locales en charge de la mairie, surtout du temps du professeur Aberkane, n'a pas suffi visiblement à débarrasser le centre-ville de ce réflexe ancestral. En effet, si l'ancien village colonial semble moins encombré à la faveur surtout de transactions immobilières se traduisant par le changement de propriétaires des lieux, la nouvelle ville Massinissa, érigée sur les hauteurs d'El Khroub, donne a priori l'impression d'avoir pris le relais, puisque des particuliers ont, parallèlement à la construction de leurs habitations individuelles, aménagé un « abri » pour leur bétail. Sans nul doute, ces personnes profitent du laxisme des responsables concernés. Et si rien n'est entrepris à temps, les quelques propriétaires de ces fermes urbaines feront des émules et la contagion prendra, dès lors, de l'ampleur d'autant que ce mode de vie s'inscrit en violation des nouvelles orientations en matière d'aménagement du territoire relatives à la réglementation des villes nouvelles. A ce titre, l'on citera la décision du conseil communal de créer une fourrière pour animaux errants, et à partir de ce moment toute saisie d'une bête induisant la formulation d'un procès-verbal d'amende pourrait atteindre 3000 DA la journée ! Cette décision pourrait ainsi constituer un moyen dissuasif contre la prolifération du commerce des ovins et des bovins en milieu urbain. L'APC d'El Khroub, qui a adopté à l'époque où le professeur Aberkane était à la tête de la mairie, le concept universel de « ville santé » et qui devrait, partant de là, s'y conformer, est plus que jamais invitée à assainir impérativement la nouvelle ville Massinissa avant que celle-ci ne se clochardise.