Une enveloppe financière importante a été dégagée par l'Etat pour la mise en œuvre d'un programme quinquennal concernant le secteur de l'université. Le programme en question est évalué à 252 milliards de dinars. « Le financement global de cette opération vient de se concrétiser avec l'adoption de la loi de finances et de la loi de finances complémentaire. La décision des autorités de doter le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique d'un tel programme est très sage. M. Bouteflika donne plus d'atouts à ce secteur parce qu'il forme les élites de demain », c'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, lors de la rencontre regroupant les chefs d'établissement et les présidents des conférences régionales en présence également du ministre de l'Habitat, Mohamed Nadir Hamimid. L'objectif de cette réunion est la présentation du bilan de l'année écoulée 2004-2005 et la préparation de la rentrée universitaire 2005-2006. Le programme quinquennal concernera plus de 1 400 000 étudiants sur l'horizon 2009. « Dimanche dernier, lors du Conseil des ministres, le président de la République a donné instruction pour la prise en charge et la formation de ce nombre important d'étudiants ainsi que la formation de 23 000 professeurs », a expliqué M. Harraoubia qui a estimé le nombre de places pédagogiques à débloquer d'ici à 2009 à 467 000 et le nombre de lits à 350 000. Pour cette année, il évoquera la livraison de 112 000 places pédagogiques. Un record de son point de vue. L'orateur a rappelé, à maintes reprises durant son discours, que la somme débloquée par l'Etat est faramineuse et très importante. Il a ainsi - de crainte probablement de ne pas être à la hauteur de cette mission - insisté auprès des recteurs et l'ensemble des concernés sur la nécessité de multiplier les efforts et de signaler toutes les difficultés et anomalies auxquelles ils seront confrontés au cours de la réalisation de ce projet. En outre, le ministre a annoncé les mesures importantes prises par son département et qui viennent en premier lieu renforcer l'encadrement universitaire. « Encadrement qui demeure le pivot sur lequel repose le succès de toute réforme », dira le conférencier. Les enseignants, dans la diversité des statuts et des grades, sont les premiers concernés par ces mesures compte tenu du déficit qui se pose en la matière. Cependant, pour l'application correcte de ces diverses mesures, le ministère a adopté une attitude consistant à impliquer les principaux concernés et le partenaire social dans l'élaboration de la vision et la mise en œuvre des mécanismes arrêtés. Le ministre a annoncé la parution du nouveau décret instituant une prime d'encouragement conséquente au bénéfice des professeurs de l'enseignement et des maîtres de conférences assurant l'encadrement du doctorat. Le montant de cette prime est fixé à 100 000 DA, pour chaque thèse de doctorat soutenue dans les délais réglementaires. Cette initiative, de l'avis du ministre, permettra aux maîtres assistants de soutenir leur thèse dans les délais impartis. Avec cette nouvelle donne, il est prévu la soutenance de près de 2600 thèses de doctorat dans les cinq années à venir. En revanche, afin de faire face aux défis en matière d'amélioration de la qualité de l'encadrement, le ministère a mis en place « un programme exceptionnel » au profit des maîtres assistants qui finalisent les thèse. Ce programme, qui s'étale sur cinq années, comporte la mise à la disposition de ce corps de 400 bourses nationales de formation à l'étranger dont la durée varie entre une et trois années, auxquelles viennent s'ajouter 120 bourses de coopération par année. Le but de ce programme est la formation de 2600 enseignants titulaires du doctorat à l'horizon 2009. En abordant la question justement du doctorat, le directeur des ressources humaines a indiqué que des écoles de doctorat seront créées avec toutes les commandités nécessaires pour la formation des formateurs et des enseignants spécialisés et ce pour l'amélioration de l'encadrement. Dans la foulée, il annoncera la création de 3500 postes budgétaires destinés au recrutement des maîtres assistants et 4500 autres postes budgétaires dont 2000 destinés aux œuvres sociales et 2500 concerneront les établissements pédagogiques. « Les 43 directeurs des œuvres sociales ont bénéficié d'une formation basée sur la gestion des conflits et les techniques de négociations », a-t-il déclaré en indiquant que le nombre d'enseignants, tous grades confondus, est de 23 232. Pour ce qui est du rang de magistrat, l'orateur a annoncé l'augmentation du nombre des professeurs et les maîtres de conférences qui a atteint 4122 alors qu'il était de 3433. De son côté, le directeur de la planification a estimé le nombre d'étudiant à 800 000, dont 722 000 inscrits en graduation, 43 000 en post-graduation et 3600 à l'UFC. Par ailleurs, un bon nombre d'interventions ont relevé l'absence de base de données leur permettant d'avoir le nombre exact d'étudiants. Dans ce contexte, le ministre a demandé aux concernés d'établir rapidement cet élément important. En ce qui concerne le logement pour les enseignants, le ministre de l'Habitat est intervenu pour signifier à cette catégorie que les logements sociaux participatifs sont disponibles, il suffit que les enseignants se rapprochent de la direction de la wilaya. Toutefois, l'orateur ne comprend pas pourquoi certains enseignants, qui ont bénéficié d'un logement de fonction, refusent de s'acquitter du loyer dont la somme est dérisoire. « Nous continuerons à faire des efforts envers ce secteur, mais nous ne pouvons pas continuer à ignorer ce genre de problèmes. Les enseignants doivent payer les charges et s'ils veulent acheter le logement, il n'y a aucun obstacle, car cela est faisable. Ceux qui ne sont pas concernés par cette mesure, à savoir le payement du loyer, sont les enseignants qui ont bénéficié d'un logement d'astreinte », dira-t-il.