Le procès des 57 personnes poursuivies pour destruction de biens publics et privés s'est ouvert, hier matin, au tribunal de Tamanrasset (2000 km au sud d'Alger) et s'est déroulé durant la journée jusqu'en début de nuit avec un break d'une demi-heure vers 16h, selon des sources sur place. Les peines prononcées, vers 21h, vont de 1 an de prison avec sursis à 3 ans de prison ferme assorties d'une amende de 5000 dinars pour chacun. Cinq personnes ont bénéficié de la relaxe.Les délibérations ont commencé vers 20h. Les abords du tribunal ont été fermés à la circulation, d'après nos contacts au téléphone. Les prévenus, présentés au juge le 12 juillet dernier avant le renvoi du procès à hier, ont été arrêtés dans le sillage des attaques contre des biens publics et privés, notamment le siège de l'APW et des commerces, qu'ont connues certains quartiers de Tamanrasset les 10 et 11 juillet derniers. Ces attaques seraient des dérapages suite à un mouvement de colère de manifestants qui ont tenu, le 9 juillet dernier, un sit-in devant le siège de la wilaya pour protester contre la mal-vie et le chômage. L'absence du wali, qui venait de partir en congé, l'attitude d'un élu de l'APW et la réaction des services de sécurité, selon des témoignages, auraient provoqué la colère de la cinquantaine de manifestants. La police a procédé à une centaine d'arrestations et seuls 11 mineurs ont été relâchés. Des commerçants, notamment la quarantaine de jeunes du marché de Tahaggart dévasté et pillé le 11 juillet dernier, ont été auditionnés, le 16 juillet, par le juge d'instruction dans le cadre de cette affaire. Une dizaine de commerçants de la ville, victimes d'assauts et de pillage, ont également porté plainte. Les plaignants, en majorité venus à Tam du nord et de l'est du pays, accusent notamment les assaillants d'attaques à caractère raciste. « Ce sont des voyous qui ont profité de la situation. Les gens du Nord sont chez eux ici », atteste l'opinion publique à Tam. Le soir reste calme dans la ville, selon les dernières informations.