« Ce que redoutent le plus les sapeurs-pompiers, ce sont les incendies qui se produisent dans les anciennes palmeraies difficiles d'accès », c'est ce qu'a déclaré en substance Amor Khniffer, directeur de la Protection civile de Biskra, et d'expliquer qu'en cas de sinistre, les moyens d'intervention sont ralentis par l'absence de route ou de pistes agricoles praticables ; de plus, les anciennes palmeraies sont envahies de diss, de gtaff et autres broussailles sèches facilement inflammables. Et de citer rien que pour le premier semestre, 104 palmeraies ont pris feu, causant la perte de quelque 2200 palmiers productifs, une vingtaine d'hectares de plantes fourragères et 1947 bottes de paille. Avec le début des grandes chaleurs, la direction de la Protection civile de la wilaya de Biskra multiplie les recommandations aux fellahs, leur enjoignant d'éviter, par ces temps de canicule, l'incinération des mauvaises herbes en plein champ, surtout lorsque le vent souffle. Le commandant Khiffer se dit prêt à affronter tout imprévu en cas de sinistre évolutif ou de catastrophe gravissime, en plus des moyens humains - 300 hommes - et du matériel, dont elle dispose, et après le déclenchement du plan Orsec par la wilaya, la direction de la Protection peut appeler en renfort les unités des wilayas voisines. Nous n'en sommes heureusement pas encore là. Faisant ensuite le bilan des activités de la Protection civile au cours du semestre écoulé, le commandant Khniffer soulignera que ses hommes ont intervenu plus de 4780 fois, à raison d'une moyenne de 27 interventions par 24 heures. Des interventions qui vont de la banale assistance ou secours portés à un malade ou à un blessé, et son évacuation vers les urgences d'un secteur sanitaire à la lutte contre les incendies. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la wilaya de Biskra, dont la superficie dépasse de loin celle du Liban et d'Israël réunis, et qui plus est, sillonnée d'un enchevêtrement inextricable de pipelines, de gazoducs avec leurs multiples stations de pompage, ne possède pas jusqu'à présent les gros moyens matériels adéquats pour le cas échéant, faire face dans les premières minutes à un risque majeur d'origine industriel et l'empêcher de se transformer en catastrophe gravissime pour les installations pétrolières et gazières, vitales pour l'économie de notre pays et préjudiciable pour les pays étrangers s'alimentant en hydrocarbures provenant de notre pays.