Un avant-projet de loi régissant la recherche scientifique sera déposé au plus tard fin septembre devant le Conseil de gouvernement, a annoncé, hier, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, alors qu'il présidait une réunion au siège du ministère avec les directeurs des agences et des centres de recherche scientifique. Les amendements apportés à la loi 98/2002 visent, selon le ministre, à prendre en charge le chercheur en tenant compte du diagnostic établi après cinq ans d'application de ladite loi. Aussi, toute la composante humaine de la recherche scientifique est appelée à s'impliquer pour faire des suggestions en la matière. « Nous appelons la communauté universitaire à une plus large concertation possible », déclare M. Harraoubia, qui met l'assistance devant la responsabilité délicate de gérer rationnellement les 252 milliards de dinars alloués au secteur. « Nous sommes très mal placés pour parler de manque de moyens dans notre secteur », dira le ministre pour battre en brèche le prétexte financier. Pour ce qui est de la commission chargée d'identifier les contraintes sur lesquelles butte la recherche scientifique, le ministre a reconnu l'existence de difficultés d'ordre structurel et administratif. Il s'agit plus précisément du manque criant de locaux pour les centres de recherche ainsi que de la confusion dans la gestion administrative et scientifique avec laquelle les agences de recherche gèrent les projets. A cet effet, une enveloppe de 1,5 milliard de dinars a été réservée pour la construction de locaux et de centres de recherche. Le ministre a souligné, au passage, que l'évaluation de l'activité scientifique ne peut se faire que dans un cadre réglementaire, loin des « commissions parallèles ». De son côté, le rapporteur de la première commission a relevé la nécessité de formaliser les primes de recherche. Il a également cité les difficultés financières que rencontrent les chercheurs pour faire des déplacements à l'étranger dans le cadre de leurs travaux. Par ailleurs, l'octroi de nouvelles tranches pour le financement des projets de recherche doit être subordonné à la présentation du bilan de la première phase. En outre, l'Agence nationale du développement de la recherche et l'Agence des sciences médicales vont devoir opérer leur mutation en faveur d'un autre projet de décret en préparation. « Nous allons prendre en charge le statut du chercheur en vue de l'orienter à des travaux par vocation et non par nécessité d'emploi », a fait remarquer M. Harraoubia, qui prévoit également la formation de 23 000 nouveaux enseignants d'ici à 2009. Une autre commission, qui a examiné la loi 98/11 relative à la recherche scientifique, a recommandé l'actualisation des objectifs socioéconomiques et de la liste des programmes nationaux de recherche. Dans cette optique, un avant-projet de loi est en phase de rédaction. « A partir de décembre 2005, un nouveau programme de recherche doit être élaboré et dont la mission est de dessiner le parcours de la recherche scientifique dans les cinq ans à venir », a déclaré le ministre, en ajoutant qu'il ne trouve aucun inconvénient pour amender les statut des agences de recherche afin de distinguer entre leur mission administrative et scientifique. Durant les travaux d'hier, l'absence de la ministre déléguée au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, chargée de la Recherche scientifique, mérite d'être signalée.